Après le témoignage en 2022 et 2024 de deux anciens élèves du pensionnat Sainte-Marie de Chagny dans le diocèse d’Autun, géré par les frères Maristes – une congrégation qui a connu plusieurs autres affaires d’abus dans divers établissements – et fermé en 2015, deux anciens élèves ont été indemnisés par la CRR après que leur préjudice ait été reconnu. Ils dénonçaient l’un une agression sexuelle par un frère infirmier, l’autre des attouchements imposés par un surveillant laïc à la fin des années 1960.
Selon la presse locale, le frère Louis – Germain Maret à l’état civil – mis en cause par les victimes – était né à Naves dans l’Allier en 1920. Scolarisé au Juvénat des Maristes à Varennes sur Allier à douze ans, il effectue son postulat puis son noviciat à Turin, et va ensuite devenir instituteur et surveillant à la Clayette – une localité située sur la pittoresque ligne de chemin de fer à voie unique de Paray-le-Monial à Lozanne près de Lyon, la ligne de l’Azergues, sur le canton ferroviaire le plus long de France (65 km), passe de mars à novembre 1941 aux Chantiers de Jeunesse, puis au STO de 1943 à 1945, avant de revenir à la Clayette dont il est le supérieur et le directeur de1949 à 1955. Il devient ensuite sous-directeur et économe du pensionnat Sainte-Marie de Chagny pendant un demi-siècle, de 1955 à 1990; il décède en 2010 à Saint-Genis Laval près de Lyon.
L’histoire de l’ancien pensionnat mariste de Chagny est parue voilà quelques années sur le site du diocèse d’Autun, à partir de contributions d’anciens élèves. On y apprend que l’établissement fut un externat de 1864 à 1875, puis un pensionnat à partir de1880. Dans les années 18960, il compte jusqu’à 300 élèves, dont une majorité d’internes ; en 1965-66, alors que pour le centenaire de l’école, les Maristes érigent un nouveau bâtiment, voici l’effectif et l’équipe encadrante, suite à une demande adressée par un ancien élève : « exactement 334 élèves dont 216 pensionnaires, 52 demi-pensionnaires et 66 externes repartis en 146 collégiens et 188 élèves en primaire. Et d’évoquer la figure des ses anciens maîtres dont 10 Frères : Noël (intendance) ; André, (surveillance) ; Régis (jardin, vigne, verger..) Spiridion (chorale) ; Salvador (directeur-professeur) ; Louis (comptabilité-professeur) [il s’agit du religieux mis en cause par les victimes] ; Maurice et Marcel (en primaire) ; Alain (surveillance professeur) ; Jacques (professeur d’anglais) et autres collaborateurs , M Gillot (surveillance en primaire), Mlle Cadot, (secrétariat) ; M Sarron depuis 1956 ; M Chaudat depuis 1946 ; Mlle Bonnet ; Mr Nicolle ; M Meyer, M Louis (EPS) ; à la cuisine : Mlle Monnot ».
« Le mois de septembre 1946 marque le départ de Frère Claude-Pierre qui assurait la direction depuis 1929 et l’arrivée de son successeur, le Frère Victor-Gabriel (Martin Francis). Six années vont s’écouler et l’année 1952 verra le retour du Frère Claude-Pierre pour une nouvelle période sexennale. Le Frère Jules-Henri (Hilaire Détraz) remplace le Frère Claude-Pierre. Mais le Frère Jules-Henri est nommé Provincial de la province mariste de Varennes. C’est le Frère Victor-Gabriel qui reprend la direction« . D’autres directeurs sont listés : « Frère Salvador, Frère Bernard Méha, Frère Louis Hochet, Frère Jacques Riocreux, Frère Robert Paput, Frère Auguste Gras« .