Le dernier numéro de l’Appel de Chartres vient de paraître (n° 285, février 2025). Il reprend notamment une homélie du RP Albéric, de l’Abbaye de La Garde, pour le 3è dimanche après la Pentecôte (extrait ci-dessous). On lira également le témoignage d’une soignante particulièrement opportun dans le débat actuel sur la fin de vie.
Nous sommes encore dans le rayonnement de la fête du Sacré-Cœur, et nous nous rappelons que le Cœur de Jésus est notre modèle, celui que nous voulons imiter, celui à qui nous voulons ressembler. Et chaque fois que dans l’évangile nous entendons Jésus parler, que nous le voyons agir, c’est pour que nous puissions parler et agir de même.
Aujourd’hui, 3ème dimanche après la Pentecôte, Jésus nous parle de la miséricorde, c’est-à-dire de ce qui fait le fond de son Cœur. Et je vous propose de relever deux caractéristiques de la miséricorde, pour que nous puissions à notre tour être miséricordieux pour de vrai (et pas pour de semblant, comme disent les enfants).
L’audace
Première caractéristique de la miséricorde : Il laisse les 99 autres dans le désert et s’en va après celle qui est perdu jusqu’à ce qu’il la trouve.
La première caractéristique, c’est l’audace ! Rendez-vous compte, partir en laissant presque tout son troupeau dans le désert… bien sûr, il y a ses chiens de garde, mais quand même… et puis si la 100ème est perdue, c’est qu’il ne sait pas où elle est… et donc il ne sait pas combien de temps il va partir, ni jusqu’où il va aller…
Quelle audace il faut pour aller chercher cette brebis perdue. Reconnaissons-le, combien de fois nous nous trouvons des excuses pour ne pas aller au devant de ceux qui sont perdus.
Combien de fois nous préférons le confort de la bergerie aux dangers des nouveaux horizons. Mais ce qui reste enfermé finit toujours par sentir le moisi ! Regardons le bon pasteur qui n’hésite pas à sortir. Il est sorti de Dieu et il est venu dans le monde pour nous chercher. Nous pouvons être sûrs qu’au fond de son Cœur les paroles de son Père résonnaient avec force : N’aie pas peur ! Je suis toujours avec toi ! Nous pouvons en être sûrs, car il ne dit rien qu’il n’a déjà entendu de son Père. Et il nous a dit lui-même ces paroles : N’ayez pas peur ! Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ! Nous aussi ayons l’audace, le courage de partir, de sortir chercher ce qui est perdu
La tendresse
Et puis, seconde caractéristique : quand il a trouvé sa brebis perdue, il la met sur ses épaules, tout joyeux !
La seconde caractéristique de la miséricorde, c’est la tendresse. Comme elle est belle cette image si connue du bon pasteur, avec sa brebis perdue et retrouvée qu’il porte tout joyeux.
Qu’est-ce que la tendresse ? C’est l’amour qui se rapproche et se concrétise. C’est un mouvement qui part du cœur et arrive aux yeux, aux oreilles et aux mains.
La tendresse nous demande de nous servir de nos yeux pour voir l’autre, de nos oreilles pour écouter l’autre, pour entendre les enfants, le cri des petits […].
La tendresse nous demande de nous servir de nos mains et de notre cœur pour réconforter l’autre, pour prendre soin de lui. […] La tendresse, c’est se mettre au niveau de l’autre. Dieu aussi s’est abaissé en Jésus pour se mettre à notre niveau. C’est le chemin que le Bon Samaritain a suivi. C’est le chemin que Jésus lui-même a pris. Il s’est abaissé, il a passé toute son existence humaine à parler le langage concret de l’amour.
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