Fondée avant 1630, en pleine période d’épidémie, cette confrérie du diocèse de Laval représente un élan de charité, collectant des dons en nature pour venir en aide aux plus démunis. Aujourd’hui encore, le dernier samedi de janvier, une trentaine de bénévoles perpétuent cet engagement solidaire.
Après la messe et un temps d’information animé par Michel Ledauphin, actuel président de la confrérie, quinze équipes de deux hommes se mettent en route pour parcourir les sept communes environnantes pour quêter auprès des habitants grâce à du porte-à-porte. Autrefois, les dons étaient recueillis en nature. La farine, par exemple, était remise aux familles dans le besoin lors d’une fête organisée le lundi de Pentecôte. La charité des membres de la confrérie allait même plus loin : ils prêtaient main-forte aux travaux des champs des familles touchées par le deuil ou la maladie. Aujourd’hui, les dons recueillis sont exclusivement financiers, mais leur finalité reste la même : aider les plus démunis.
En collaboration avec l’assistante sociale du secteur puis le maire de la commune concernée, l’argent est redistribué localement ou attribué à des causes spécifiques. Cela peut inclure le soutien à des personnes en situation de handicap, une contribution aux recherches médicales, une aide humanitaire en cas de catastrophes naturelles, d’épidémies ou de guerres, ou tout simplement la satisfaction des besoins quotidiens des plus démunis du secteur.
Les quêteurs n’ont pas d’uniforme, ils sont habillés en civil. Cependant, une croix ornée de buis est leur signe distinctif. Ils portent également sur leur vêtement un brin de buis avec un ruban, symbole d’espérance et de la charité que représente leur engagement.
Si la Confrérie du Saint-Esprit bénéficie de trente bénévoles, issus de différentes générations, pour réaliser cette quête annuelle, d’autres travaillent dans l’ombre pour assurer la réussite de cette journée. Pendant que les binômes sensibilisent les habitants de Saint-Berthevin-La-Tannière et des alentours à la solidarité envers les plus pauvres, une autre équipe de bénévoles s’affaire à préparer le déjeuner. Ce repas réunit les binômes et leur redonne de l’énergie pour la suite de la journée.
Cette tradition a été reconnue dès le XVIIᵉ siècle par une bulle pontificale, attestant ainsi de l’importance spirituelle et sociale de la Confrérie du Saint-Esprit dans le Nord de la Mayenne. Cette reconnaissance reste vive, comme en témoigne la présence, cette année encore, de six maires du secteur lors de cette journée. Ainsi, les maires de Saint-Berthevin-la-Tannière, de Carelles, de La Dorée, de Lévaré, de Saint-Mars-sur-la-Futaie et de Montaudin ont formé, eux aussi, un binôme pour quêter auprès de la population.