Visiblement ce n’est pas par excès d’humilité. Selon le blogue italien blog.messainlatino.it, dans un article traduit par Benoît-et-moi, ce sont les casseroles qui l’ont dissuadé d’accepter :
[…] Des spéculations circulent toujours sur le fait que le néo-cardinal, annoncé par François le 6 octobre, avait femme et enfants. Aucune voix ne s’est élevée à ce sujet, ni pour confirmer, ni pour infirmer, ni au Vatican, ni en Indonésie. Tout a été réduit à un silence mystérieux, un comportement qui alimente et gonfle souvent les « fake news » et accrédite la catégorie « presque vrai ».
Mais cela s’était déjà produit en Bolivie, bien que pour des raisons très différentes, après la création comme cardinal de Toribio Ticona Porco, prélat émérite de Corocoro (87 ans). Dans ce cas, alors même que le prélat recevait la barrette et l’anneau au Vatican, la télévision bolivienne interviewait ses enfants présumés, n’épargnant aucun détail pour donner de la véracité au prétendu scoop.
Dans le cas de Mgr Syukur, selon le Quotidiano Nazionale,
« en plus d’une affaire d’attouchements sur un enfant de chœur dans l’église de Saint Herculanus à Depok, Java Ouest, rendue publique en juin dernier, on soupçonne qu’un incident similaire a également eu lieu au Kancana Bejana Rohani Foster Home, un foyer familial dans la même localité ».
Des cas compromettants de dissimulation à haut niveau pourraient bientôt apparaître, malgré la déclaration de l’évêque Syukur selon laquelle « les abus doivent être abordés ouvertement ». (…)
La décision de l’évêque indonésien est la deuxième du genre en 10 consistoires puisque ce « refus » s’est déjà produit avec un évêque belge en 2022 (Mgr Van Looy). Ces derniers jours, plusieurs journaux ont souligné deux aspects alarmants .
- En premier lieu, les véritables raisons pour lesquelles Mgr Paskalis Bruno Syukur a renoncé au titre de cardinal, selon la presse locale (« Tempo » / AFP), sont malheureusement à associer au drame habituel de la pédophilie dont l’Eglise n’arrive pas à se débarrasser. L’hebdomadaire « Tempo » de Jakarta, qualifié d’« indépendant », a recueilli des accusations crédibles de la part de pensionnaires d’un orphelinat catholique, qui mettraient le prélat face à des situations de dissimulation d’abus sexuels sur des garçons. Le diocèse de la capitale a déclaré : « C’est une nouvelle surprenante pour nous, mais il doit y avoir de fortes motivations que nous respectons ».
- La seconde question circulait déjà depuis le 6 octobre en Indonésie, où tout le monde connaît la vie de la petite église locale : comment se fait-il que le pape crée cardinal un prélat (62 ans) avec lequel il n’avait pas de relations significatives et étroites, alors qu’il a été nommé évêque de Bogor le 21 novembre 2013 ? On pourrait penser, et c’est raisonnable, que les personnes choisies pour le cardinalat sont bien connues du Pontife, et en l’occurrence d’autant plus que François, en nommant ce prélat indonésien comme ordinaire diocésain de Bogor il y a onze ans, aura étudié le dossier personnel du candidat presbytre établi par le Nonce et le Dicastère pour les évêques. Il semblerait d’ailleurs qu’au moment de la nomination épiscopale du père Syukur, l’affaire ait été évoquée, mais considérée comme un simple ragot,