A l’approche des élections américaines, le cardinal Burke a publié sur X un texte pour éclairer les électeurs sur quelques questions morales concernant le vote :
À l’approche du jour des élections, nombreux sont ceux qui se posent de sérieuses questions morales sur la manière de voter. Malheureusement, dans notre grande nation, nous sommes confrontés à une situation dans laquelle les deux principaux partis politiques épousent certains programmes qui sont manifestement contraires aux principes les plus fondamentaux de la loi morale, des programmes qui vont à l’encontre de la dignité inviolable de la vie humaine innocente et sans défense, des programmes qui vont à l’encontre de l’intégrité du mariage et de son fruit, la famille, et des programmes qui vont à l’encontre du libre exercice de la vertu de la religion. En tant que catholiques, nous devrions être clairs sur le fait que la loi morale est certes contraignante pour nous, mais qu’elle est également contraignante pour tous les hommes et toutes les femmes parce qu’elle est écrite par Dieu dans le cœur humain. Pour les catholiques, comme pour tous les hommes et femmes de bonne volonté, la question est la suivante : en remplissant notre devoir civique de voter, comment pouvons-nous obéir à la loi de Dieu inscrite dans nos cœurs dans la situation actuelle de déplorable déclin moral et, par conséquent, culturel et de décadence.
Pour tenter de répondre à la question de savoir comment voter en toute conscience, je me réfère à la lettre pastorale intitulée « Notre responsabilité civique pour le bien commun », que j’ai publiée le 1er octobre 2004 en tant qu’archevêque de Saint-Louis. Une version PDF de la lettre pastorale est accessible à partir du lien suivant : De notre responsabilité civique pour le bien commun. Tout en recommandant l’étude de la lettre pastorale, je propose les indications suivantes pour répondre à la question de savoir comment voter avec intégrité morale.
1. Avant tout, prions et jeûnons pour notre nation afin qu’elle serve à nouveau le bien de tous ses citoyens, en particulier de ceux qui sont menacés par l’actuel programme anti-vie, anti-famille et anti-religion, par l’obéissance à la loi morale. Prions pour que notre culture nationale se convertisse de la violence et de la mort à la paix et à la vie. Si vous ne participez pas déjà à la neuvaine de neuf mois à Notre-Dame de Guadalupe – Marie Immaculée, Mère de Dieu et Mère de l’Amérique -, « Retour à Notre-Dame », invoquant son intercession pour la conversion d’innombrables âmes dans nos foyers et dans notre nation à la foi en Dieu et à l’obéissance à sa loi, je vous invite à vous y joindre dès maintenant, en particulier à l’approche du jour des élections. La prière de la neuvaine des neuf mois et les réflexions spirituelles concernant notre réponse à la crise morale actuelle de notre nation sont disponibles sur le site suivant : Neuvaine des neuf mois à Notre-Dame de Guadalupe.
2. Deuxièmement, nous devons être extrêmement clairs et inlassablement fermes dans notre opposition aux programmes anti-vie, anti-famille et anti-religion qui détruisent les familles, les communautés et notre nation. Aucun candidat à une fonction publique ne doit confondre un vote en sa faveur avec un soutien aux politiques et aux programmes de ces programmes iniques. Aujourd’hui, il est urgent que des individus et des associations d’individus sensibilisent les citoyens de notre nation à la manière dont ces programmes menacent le bien commun, le bien des individus, des familles, des communautés locales, de la nation. Nous devons utiliser tous les moyens de communication à notre disposition pour parler au cœur de nos concitoyens, car Dieu a écrit dans le cœur de chaque homme sa loi qui sert la vie humaine, le mariage et la famille, et la pratique de la religion.
3. Nous devons étudier attentivement le programme de chaque candidat pour voir si un candidat, même s’il adopte des programmes et des politiques moralement répréhensibles, limitera le mal d’une manière ou d’une autre. Si un candidat limite au moins le mal, nous devons soutenir cette limitation tout en insistant sur la nécessité d’éradiquer complètement le mal.
4. Nous devons en outre nous demander s’il est raisonnable d’espérer que le candidat en question entendra au moins la voix d’une conscience bien formée sur des questions telles que l’avortement provoqué, le changement de sexe et la persécution religieuse, c’est-à-dire s’il est possible d’espérer que notre opposition, telle qu’indiquée au point 2, sera entendue. Alors que le programme des deux principaux partis politiques est si fondamentalement répréhensible, nous devons nous demander s’il existe une lueur d’espoir de faire progresser la transformation de notre politique nationale en accord avec la loi morale en votant pour un candidat particulier.
5. Devant la situation désespérée de notre politique nationale aujourd’hui, certains ont conclu qu’ils ne pouvaient voter pour aucun candidat, mais s’il y a ne serait-ce qu’une petite lueur d’espoir d’effectuer un changement en vue d’un changement toujours plus grand pour le bien commun, il n’est pas juste que nous ne répondions pas à cette lueur d’espoir. Ce n’est que si aucun candidat n’offre la moindre lueur d’espoir de servir, au moins en partie, le bien commun, en particulier en ce qui concerne la vie humaine, le mariage et la famille, et la pratique de la religion, que nous sommes justifiés de ne pas voter du tout.
Oui, la situation actuelle de la politique nationale est moralement dégoûtante, mais nous sommes un peuple d’espérance et nous ne pouvons jamais nous dispenser de poursuivre le travail quotidien de recherche de la conversion de nos vies personnelles et de la transformation de notre culture nationale.
J’espère que les indications ci-dessus vous aideront à remplir votre devoir de citoyen en votant pour les candidats qui soutiendront le mieux le bien commun. Soyez assurés de mes prières pour vous et vos foyers.
Raymond Leo Cardinal BURKE
22 octobre 2024 – Fête du pape saint Jean-Paul II