Suite à la consécration du diocèse et de la ville de Toulouse au Sacré-Coeur, le quotidien La Croix regrette qu’il n’y ait pas plus de dialogue entre l’Eglise et “le monde de la culture”.
Cette initiative s’est suivie d’un emballement médiatique, à la grande surprise de François Delarozière. Assis sous le barnum qui abrite la cantine derrière la grande halle où répète l’orchestre, le créateur s’étonne de cette « réaction d’un autre temps » : « Je crois qu’on assiste au retour d’une certaine forme de puritanisme, estime-t-il. Je suis très loin de l’idée de vouloir exprimer des points de vue sataniques. » L’artiste, qui dit puiser son inspiration « dans la mythologie et les symboles populaires pour raconter une histoire familiale », est encore surpris de la polémique née il y a un mois. « Ça reste du théâtre populaire », soutient-il, souhaitant que « l’Église reste ouverte à la création artistique ».
Cette opposition, restée dans les faits très cordiale, est révélatrice d’une incompréhension qui s’est installée entre le monde de la culture et une partie des catholiques. Entre des artistes pour lesquels le religieux relève du mythe et des fidèles qui vivent leur foi au quotidien. Un fossé qui s’est récemment observé lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, où une parodie de la Cène a suscité de vives réactions parmi les croyants.
Le fait que l’affiche du spectacle représente la ville de Toulouse et ses églises en flammes, ainsi que le diable ne semble pas émouvoir le journaliste qui doit y voir là aussi de l’art… Le curé de la cathédrale Saint-Étienne, le père Simon d’Artigue, souligne :
« Ce qui nous pose question, c’est l’affichage de symboles bibliques ou religieux qui font référence au diable et aux ténèbres ». « Le dimanche matin est placé sous le signe de la Bête, le jour où les catholiques se rassemblent pour la messe ».
Pour les responsables de La Machine, il s’agit d’un spectacle innocent qui reprendrait des codes de la culture populaire. Tu parles ! La littérature cabalistique accuse « Lilith » d’étrangler les nouveaux-nés. Cette divinité monstrueuse y joue un rôle prépondérant dans la damnation des hommes qu’elle séduit durant leur sommeil afin de concevoir avec eux des « nefilim » (démons d’un genre particulier) qui empêchent les âmes de trouver le repos éternel. Culture populaire…
Faut-il dialoguer avec ces adeptes de symboles sataniques, comme Adam et Eve dialoguant avec le serpent dans le jardin d’Eden ?…