Le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d’Utrecht aux Pays-Bas, a donné un entretien à Communio dans lequel il met en garde contre les effets délétères du synode :
« Vous pouvez apprendre de l’Eglise des Pays-Bas que c’est une erreur. Celui qui sème la confusion éloigne les gens de l’Eglise. Vous ne ramènerez personne de cette manière. »
Il prend l’exemple du « Concile pastoral hollandais », qui avait commencé « avec beaucoup d’enthousiasme », mais a fini par s’enliser.
« Il y avait aussi à l’époque des attentes excessives, par exemple en ce qui concerne l’abolition du célibat ».
Bien tardivement, Paul VI tenta d’intervenir. Mais le vote sur l’abolition du célibat se fit sous l’autorité du cardinal Bernard Alfrink, et obtint une majorité quasi-unanime. Paul VI intervint à nouveau et ce fut la fin des espoirs infondés. L’Eglise néerlandaise y perdit son crédit.
Quant aux questions brûlantes au synode, le cardinal rappelle que
« les votes de l’année dernière ont montré que la majorité des participants n’étaient pas si enthousiastes que ça sur des sujets comme le genre ou la consécration des femmes ». « L’Europe n’est qu’une petite partie – et en diminution – de l’Eglise mondiale », et ailleurs « il y a des opinions fort divergentes sur ces questions. »
Enfin, il affirme qu’il ne faut pas perdre l’unité dans la prédication de l’Eglise car « l’Eglise perd alors sa crédibilité ». Il cite l’expérience des Pays-Bas au cours des 50 dernières années, qui a créé l’ambiguïté et la confusion. « Les gens avaient l’impression que l’Eglise elle-même ne connaissait pas vraiment » la vérité.
Il fait référence à l’Instrumentum laboris, (n° 103) qui propose que
« la réflexion sur les modalités d’exercice du ministère pétrinien doit également être menée dans la perspective d’une “décentralisation salutaire” (EG 16), préconisée par le Pape François et demandée par de nombreuses conférences épiscopales. (…)
« Cela implique de “laisser à la compétence des pasteurs la faculté de résoudre, dans l’exercice de leur propre fonction d’enseignement et de pasteurs, les questions qu’ils connaissent bien et qui ne touchent pas l’unité de doctrine, de discipline et de communion de l’Eglise, en agissant toujours avec coresponsabilité”. »
Une telle disposition entraînerait à court terme une confusion totale dans l’Eglise.