La Porte Latine évoque la vie de l’abbé Louis Coache, dont nous fétions ces jours-ci le 30ème anniversaire de son rappel à Dieu le 21 août 1994. L’abbé Coache a été prêtre du diocèse de Beauvais. Ordonné prêtre en 1943, il a exercé différentes charges paroissiales dans le diocèse de Beauvais avant d’être nommé curé de Montjavoult.
La situation va changer radicalement le 28 février 1968. Ce jour-là, l’abbé Coache, qui a prévu dans sa paroisse une manifestation eucharistique solennelle à l’occasion de la Fête-Dieu pour la clôture de l’Année de la Foi, envoie à Mgr Desmazières une invitation à venir présider cette cérémonie.
L’évêque de Beauvais, qui n’attendait qu’une occasion pour faire barrage à l’abbé Coache, engage immédiatement les hostilités. Il lui répond deux jours plus tard en lui demandant un acte explicite de soumission. La réponse de l’abbé Coache ne l’ayant pas satisfait, il lui intime le 19 mars l’ordre de cesser toutes ses publications et de décommander la manifestation eucharistique.
Devant cette attitude, l’abbé Coache décide de saisir les tribunaux romains pour obtenir justice. Par ailleurs, malgré son acte de soumission canonique, la procession a lieu à Montjavoult le 16 juin, la grève totale des postes-ayant rendu impossible l’annulation prévue.
Le 13 mai 1969, devant la poursuite du combat doctrinal de l’abbé Coache et devant l’annonce d’une nouvelle manifestation eucharistique à Montjavoult, Mgr Desmazières envoie à l’abbé Coache une monition canonique sous peine de suspense ab officio, équivalant à la suppression de sa charge de curé.
L’abbé Coache décide de faire immédiatement appel à Rome, mais, en raison de la grève des postes italiennes, n’envoie pas son recours… qui est pourtant rejeté, en sorte que l’évêque de Beauvais lui inflige le 12 juin la suspense ab officio et le 4 juillet la destitution de sa charge de curé de Montjavoult.
L’abbé Coache décide donc de remettre son affaire aux mains des tribunaux romains le 7 juillet 1969. Ce sera le début d’une longue et tortueuse procédure : pas moins de 80 lettres seront échangées entre l’abbé Coache, Mgr Desmazières et les autorités romaines (cardinal Wright, Mgr Palazzini, cardinal Seper, cardinal Villot, etc.). Ce n’est que le 10 juin 1975 qu’une commission cardinalice approuvera officiellement la suspense ab officio et la destitution de l’abbé Coache. Ce dernier accepte de se soumettre à cette décision, ainsi qu’il l’avait toujours proclamé, et quitte le presbytère de Montjavoult où il continuait à résider, pour se retirer à la maison Lacordaire, à Flavigny.
Mgr Desmazieres qui fut un ardent défenseur de l’Arche de Jean Vannier et du frère Thomas Philippe dont nous connaissons aujourd’hui les faces sombres !