L’ECR – l’église catholique romaine de Genève – a vendu son siège historique, rue des Granges, à une oeuvre à but non lucratif engagé dans des projets humanitaires, la fondation Coromandel. Le résultat – 11.6 millions d’euros, tout de même, n’ira pas éponger son déficit de 1.3 millions d’euros en 2023, mais conforter ses projets d’investissements immobilier, ainsi que boucler le projet de démolition de l’église en béton des Charmilles, remplacée par des logements et une église plus petite.
Comme indique Bilan, “l’ECR a déjà quitté son site historique au mois de mai pour s’installer dans l’église du Sacré-Cœur à Plainpalais, entièrement rénovée après l’incendie qui l’a ravagée en 2018. L’ECR avait au départ prévu de louer sa bâtisse du XVIIIe, sise à la rue des Granges,13. Mais les rénovations importantes à réaliser ont rendu le projet compliqué et surtout bien trop coûteux. […] Construit dans les années 1740 à 1744, l’immeuble de la rue des Granges est devenu la cure de l’église Saint-Germain en 1851, avant d’être acquis par la Société des intérêts catholiques en 1895. La bâtisse a été classée bâtiment historique en 1975. L’ECR délaisse aussi l’une des rues les plus chères de la ville, où se côtoient l’aristocratie genevoise et célébrités internationales, dont Yoko Ono, l’infante Cristina ou encore Alain Delon“.
Le 19 juillet dernier, l’ECR a communiqué sur la vente de l’immeuble rue des Granges : “C’est avec un pincement au cœur que nous avons décidé de vendre l’immeuble de la rue des Granges, un lieu cher aux catholiques genevois, témoin de l’histoire récente de l’Église catholique dans le canton. L’état de l’immeuble, sa configuration particulière défavorable pour une utilisation comme bureaux ou logements modernes, et la dynamique globale du marché immobilier ont eu raison de notre projet de mise en location. Les investissements nécessaires auraient représenté un luxe et provoqué un manque à gagner injustifiable dans le contexte déficitaire actuel de nos finances».
“Les gains seront investis dans des projets immobiliers, l’un des trois piliers des revenus de l’ECR avec les dons et les placements financiers. Ils serviront notamment à la construction de 50 logements et d’un nouveau lieu de culte plus modeste sur les terrains de l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal aux Charmilles, vouée à la démolition”. Ladite église, un cylindre de béton, a aussi mal vieilli que son époque – 1968. Après un bras de fer avec le canton qui voulait la conserver au titre du patrimoine du XXe siècle, l’Eglise a maintenu le cap depuis 2018 et la détruira pour la remplacer par un édifice moins grand – et l’on espère, mieux intégré dans le bâti.
Pas besoin de lui prendre la température … c’est une évidence que la mode soixantehuitarde est en bonne voie de décomposition avancée …