Antoine Pasquier, de Famille Chrétienne, a interrogé l’abbé John Berg, FSSP, qui vient d’être élu Supérieur Général où est évoqué l’avenir de la messe traditionnelle et la situation spécifique de la Fraternité Saint-Pierre en France notamment.
Quelles sont vos discussions avec Rome sur ce sujet ? L’exemption accordée par le pape François en février 2022 est-elle toujours d’actualité ?
Pour ma part, je n’ai eu que les comptes rendus de nos rencontres avec le Saint-Père et les différents dicastères à Rome. C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis heureux que l’abbé Komorowski, le supérieur général sortant, ainsi que l’abbé Paul-Joseph, l’ancien supérieur du District de France qui a rencontré Sa Sainteté à deux reprises, et enfin l’abbé Bisig, l’un de nos fondateurs, soient membres du Conseil général nouvellement constitué. Le décret du Saint-Père du 11 février 2022 est en fait une confirmation de ce qui a été établi pour la Fraternité Saint-Pierre en 1988 lors de sa fondation, comme faisant partie de son identité en tant que société de vie apostolique. L’acte de constitution de notre communauté et le décret lui-même montrent qu’il n’est pas nécessaire de poser la question de « l’actualité » de notre charisme. La Fraternité Saint-Pierre a été érigée par l’Église en tant que société de vie apostolique de droit pontifical, fondée « pour l’unité et le bien de l’Église », et l’une des manières dont elle le fait est de recevoir et de conférer les sacrements conformément aux livres liturgiques traditionnels. Restreindre notre droit à l’usage de ces livres serait comme imposer aux Franciscains de ne plus servir l’Eglise en observant la pauvreté !
Quelles sont vos relations avec les évêques français ? Récemment, un évêque a demandé à votre communauté de quitter son diocèse.
Il me faudra voir ce qu’il en est réellement de la situation française. Je peux seulement dire que mes relations avec l’évêque, mais aussi avec les prêtres des deux diocèses où j’ai servi comme curé ces six dernières années aux Etats-Unis, ont été vraiment excellentes. Je ne veux pas dire qu’ils nous ont simplement laissé faire notre travail, mais qu’ils m’ont vraiment soutenu, qu’ils m’ont demandé quels étaient mes besoins en tant que prêtre travaillant dans la paroisse de la Fraternité Saint-Pierre dans leur diocèse. J’espère que j’ai fait de même pour eux. Ils avaient une attitude à la fois très paternelle et fraternelle.
Il ne fait aucun doute que depuis le temps où je fus supérieur général, de 2006 à 2018, certains évêques français ont changé en raison de départs à la retraite, mais je crois que je connaîtrai encore un certain nombre d’évêques en France et je me souviens avoir eu de bonnes rencontres avec eux, des discussions franches et constructives. Nous partageons un objectif commun très simple qui est le salut de l’âme. Comme le disait saint Jean Bosco, « Donnez-moi des âmes et oubliez le reste ». En ce sens, j’ai l’espoir que nos relations seront bonnes.