Chambéry : un prêtre du Cap-Vert incardiné dans le diocèse

Alvaro Santos est né au Cap Vert, petit archipel de dix îles, face au Sénégal. A 80% catholique, le Cap Vert fait figure d’exception dans cette région à majorité musulmane. L’Église catholique y est influente, c’est d’ailleurs “le 1^er diocèse créé en Afrique subsaharienne”, souligne-t-il.

Sa vocation prend racine dans son enfance, au sein de sa famille. Il se souvient de son grand-père qui priait le chapelet tous les soirs, et invitait sa famille à y participer. Son curé aussi, un religieux missionnaire portugais, « plein de joie, toujours disponible, simple, ami des gens. Je me disais « J’aimerais être comme lui  ». Mais cet amour d’aider les autres, il l’a reçu de sa mère : « Il y avait à côté de chez nous un petit hôpital où les gens attendaient longtemps. Ma mère y allait souvent pour voir s’ils avaient besoin de quelque chose. Elle cuisinait de grandes quantités, bien plus que ce qu’il fallait pour nourrir notre famille de 8 enfants. Elle les invitait à manger et parfois à dormir. J’appelais notre maison « le petit hôpital ».

C’est à 17 ans qu’Alvaro commence à discerner sa vocation. Il part au Portugal pour étudier, où il rencontre la communauté Shalom dont le charisme est l’évangélisation des jeunes.

Il rentre au séminaire en vue d’intégrer la communauté. Il étudie la philosophie au Portugal, puis part étudier la théologie au Brésil. Plus que les études, c’est son immersion le week-end dans les paroisses qu’il apprécie. Il est ordonné diacre à Fortaleza, puis revient au Cap Vert pour être ordonné prêtre en 1996. Commencent alors plusieurs années entre le Portugal et le Brésil, en service auprès des jeunes dans plusieurs paroisses et diocèses, y compris dans les bidonvilles, mais aussi au service de sa communauté, comme trésorier, coordinateur, formateur des séminaristes, prêcheur, etc. « Toutes ces expériences m’ont fait grandir, ont élargi mon cœur, m’ont aidé à relativiser ma manière de vivre. J’ai découvert d’autres réalités, les richesses et les difficultés de chaque culture  ».

Après plusieurs années au service des jeunes, il aspire à une nouvelle mission, et sent le désir de devenir prêtre diocésain. Il demande une année sabbatique, qui le mènera en Savoie, à Pugny Chatenod chez les sœurs de Bethléem. Il rencontre M^gr Ballot, alors archevêque de Chambéry, qui l’invite à une réunion du presbyterium. « J’ai été très touché : trois diocèses, peu de prêtres dont plusieurs âgés… J’ai demandé au Seigneur si c’était là qu’il voulait que je continue ma mission… Petit à petit j’ai commencé à voir les signes de Dieu. J’ai alors passé trois années pleines de joie à la paroisse d’Aix-les-Bains. Tout est devenu clair, c’était bien la volonté de Dieu ! »