Matthieu Laumonier, a été ordonné diacre le 21 avril dernier en vue du sacerdoce, par Mgr Bondu, évêque auxiliaire, en l’église de Bruz au sud de Rennes; il a été formé au studium Notre-Dame de Vie à Vénasque, dans le Vaucluse. Le diocèse communique :
“Matthieu Laumonier a été ordonné diacre en vue du sacerdoce, par Mgr Jean Bondu, ce dimanche 21 avril 2024 en l’église de Bruz. Au lendemain de cette célébration, il revient sur son parcours et sa vocation.
Je pense que le Seigneur a été patient ! J’ai mis du temps à cheminer. Entre le moment où j’ai entendu l’appel pour la première fois et le moment où j’ai vraiment pris la décision d’y répondre, il a fallu quand même plusieurs années. L’Esprit Saint a tout fait ! Je me rends compte aujourd’hui à quel point la vocation c’est un don de Dieu. C’est vraiment Dieu qui appelle, qui il veut, quand il veut, et qui fait tout.
Ma famille est originaire de la Sarthe. Rapidement, on s’est installé en Bretagne avec mes parents. J’ai grandi à Thorigné-Fouillard. J’ai été à Rennes pour le collège et le lycée, à l’Assomption, et puis en études de médecine sur Rennes. J’ai beaucoup grandi à travers le scoutisme pour commencer, et puis le MEJ, qui m’a beaucoup apporté : la spiritualité ignatienne, la relecture, le discernement, une vie eucharistique… Je réalise à quel point aujourd’hui cela m’a structuré dans ma vie de prière, cela m’a permis de construire une relation au Christ et de me mettre toujours davantage à l’école de l’Esprit Saint, de le laisser faire son œuvre en moi. J’ai ensuite fait une découverte, par les aumôneries étudiantes sur Rennes : la beauté de l’Église. Cette joie de chrétien, d’être ensemble, c’est vraiment l’Église Peuple de Dieu.
Pendant longtemps, et même au séminaire, cela a été compliqué. J’ai fait quand même 6 ans de médecine : qu’est-ce que je fais de ce que j’ai appris, ce n’est pas du gâchis ? Un fruit des dernières années de séminaires, c’est de voir l’unité de l’appel de Dieu. Parce que travailler pendant 3 ans en tant qu’externe au CHU m’ont préparé un cœur de pasteur. Le fait d’accompagner la vie – de son commencement jusqu’à son terme – , de pouvoir accompagner les personnes – cette joie de voir la vie s’épanouir, dans une même journée de pouvoir pleurer avec les gens ou se réjouir avec eux – , d’être donné tout à tous, le travail d’équipe… beaucoup de choses m’ont façonné et, je pense, m’ont permis aussi de répondre à cet appel. Et puis le « prendre soin » bien sûr !
J’ai mis 6 ans entre l’appel vraiment clair et puis l’entrée en propédeutique. Durant ma dernière année d’étude de médecine, j’ai vécu un an dans une paroisse à Rennes, à Notre-Dame en Saint-Melaine. Au presbytère, j’ai partagé un peu le quotidien d’une paroisse, la mission, la vocation du prêtre. Cela m’a permis de me rendre compte que cette vie est possible. C’était la première année que je vivais autant le quotidien d’une paroisse.
Après l’année de discernement à la Maison Charles de Foucauld, à Saint-Pern, j’ai été envoyé par Mgr d’Ornellas au Studium de Notre-Dame de Vie, dans le Vaucluse. Donc j’étais loin du diocèse. Je compare cela à une grande retraite de 5 ans : le studium était dans la campagne. Il y avait quelque chose pour moi de profondément désertique et de bon pour aller vraiment se mettre à l’école de l’Esprit Saint, qui nous façonne pour que cette vocation soit vraiment l’œuvre de Dieu.
Je relis le séminaire, aujourd’hui, comme étant 5 ans pour se laisser buriner par l’Esprit Saint, le laisser faire en nous l’œuvre qu’il a envie de faire pour l’Église. C’est une belle aventure humaine, une aventure spirituelle aussi. Qui est dense aussi par le programme de cours ! Moi, cela me correspondait bien de pouvoir travailler, mettre mon intelligence au service de de l’évangélisation, au service de l’Esprit Saint avec qui on coopère dans le travail théologique. C’était aussi 5 riches années pour la mission. Tous les weekends, j’allais en paroisse dans le diocèse de Nîmes, à Villeneuve les Avignon“.
Deo Gratias!
Ordonné par l’évêque auxiliaire?
Mgr l’archevêque est-il si surchargé qu’il faille qu’il délègue une ordination diaconale (si fréquentes…) à son auxiliaire?