Le diocèse de Cahors a suspendu un prêtre ordonné en 2011 et qu’une femme – qui témoignait à visage découvert – a accusé d’abus dans un article paru le 18 mars 2024 sur Médiacités. Elle avait porté plainte en octobre 2023, mais jusque là, le diocèse n’avait pas bougé.
Dans l’article, la victime relate qu’à peine majeure, elle a subi des agressions sexuelles répétées et des viols de la part dudit prêtre, alors vicaire à Gourdon, de mars à juillet 2013. Contacté par Mediacités, le prêtre avait reconnu les faits, “ça a duré six mois et elle était consentante; puis j’ai arrêté mes conneries” (sic). Selon lui, la victime – qui s’est décidée à porter plainte dix ans après, après une thérapie d’un an, “cherche à récupérer du pognon de la CIASE”; néanmoins les faits décrits par la victime ne sont pas prescrits en justice.
Mediacités achève son article sur le “silence de la hiérarchie catholique difficilement compréhensible, sur lequel nous reviendrons dans un prochain article; car l’évêché du Lot avait été alerté du cas de [la victime], mais aussi, selon nos informations, d’autres écarts canoniques.
Message de Mgr Laurent Camiade, évêque de Cahors
Un article de presse nous apprend l’existence d’une plainte déposée par une femme, majeure à l’époque des faits, visant le Père Franz de Boer, prêtre de notre diocèse. L’enquête judiciaire est toujours en cours à ce jour.
Au vu des informations rapportées, j’ai immédiatement saisi le Tribunal Pénal Canonique National afin qu’il engage aussi une enquête préliminaire canonique de la plainte devant la justice canonique.
Pour permettre à ces procédures de se dérouler dans la plus grande sérénité possible, j’ai décidé la mise en retrait du Père Franz de Boer de l’exercice de son ministère paroissial actuel. Rappelons qu’il bénéficie tout au long de la procédure de la présomption d’innocence.
J’assure de mon soutien et de mon écoute la personne plaignante et lui redis ma disponibilité. Je partage aussi la peine de tous ceux qui seront troublés en apprenant cette situation. Je pense en particulier aux fidèles du diocèse.
Il est essentiel que la justice tant civile que canonique puisse accomplir sa mission au service de la vérité et du bien de toutes les personnes concernées. Je redis la pleine coopération du diocèse pour cela et rappelle l’existence de notre cellule d’écoute qu’on peut joindre par email : celluledecoute@diocesedecahors.fr
A quelques jours de la Passion, je demande au Seigneur d’affermir notre espérance dans cette épreuve et de consoler tous ceux qui souffrent. Je reste disponible pour chacun et vous assure de ma prière.
Mgr Laurent CAMIADE.
Un diocèse de Cahors bien malade
Il s’agit d’une énième affaire dans un diocèse de Cahors bien malade, où un ancien vicaire général a été sanctionné, une plainte canonique déposée, sans oublier le rendu récent de l’affaire Gouvello – parti depuis en pélérinage expiatoire à Jérusalem -, un autre prêtre condamné en 2013 pour agressions sexuelles sur mineur suspendu en 2023 après que son maintien en fonction ait été révélé par un ex-séminariste, et la révélation par la presse locale fin 2023 d’une plainte pour agression sexuelle d’une adolescente qui participait au pélérinage à vélo, en 2011, contre un laïc en mission d’église qui a occupé de longues années des fonctions au sein du service diocésain des pélérinages, avant de partir en Martinique où il a travaillé au secrétariat de l’archevêque – “sa mission s’est achevée en décembre 2023″, nous précise un collaborateur du diocèse de Fort de France – l’article de France 3 qui donne la parole à sa victime date du 14 décembre 2023.