Le blog d’Yves Daoudal évoquait dans un de ses posts l’enterrement de l’Alléluia, vieille tradition qui consistait à enterrer de façon solennel l’Alléluia le dimanche de la Septuagésime qui reviendra dans la joie du jour de Pâques :
« Dominica Septuagesimæ, in qua deponitur Canticum Domini Alleluja », dit le martyrologe : le dimanche de la Septuagésime, où l’on dépose le chant du Seigneur Alléluia.
La déposition de l’Alléluia se fait de façon solennelle, la veille de la Septuagésime, à la fin des vêpres : les chantres ajoutent deux Alleluia au Benedicamus Domino qui conclut l’office, et le chœur répond en ajoutant deux Alleluia au Deo gratias.
A Chartres, au moyen âge, Alleluia était l’unique antienne pour tous les psaumes des premières vêpres, des matines et des laudes de la Septuagésime. Les hymnes étaient des louanges à l’Alléluia. Ainsi l’hymne des vêpres :
Alleluia, dulce carmen,
Vox perennis gaudii,
Alleluia, laus suavis,
Est chorus cœlestibus,
Quam canunt Dei manentes
In domo per sæcula.(Alléluia, doux chant, voix de la joie éternelle, Alléluia, douce louange – c’est un chœur pour les habitants du ciel – que chantent ceux qui demeurent dans la maison de Dieu pour les siècles.)
Les oraisons parlaient aussi de l’Alléluia. Et c’est à la fin des laudes qu’avait lieu l’adieu à l’alléluia tel qu’il se fait aux vêpres dans la liturgie romaine. Après les laudes avait lieu la scène de « l’Alléluia fouetté ». Douze enfants de chœur faisaient tourner des toupies avec des lanières et les fouettaient en les chassant le long de la nef jusque sur le parvis. En 1532 le chapitre de la cathédrale voulut interdire cette coutume mais n’y parvint pas…
Lire la suite sur le blog d’Yves Daoudal (lire aussi notre post de 2017)