Dans une lettre transmise aux évêques français, le secrétaire d’État du Vatican le cardinal Pietro Parolin s’inquiète de ce que l’ONG Points-Coeur, qui n’a plus d’existence canonique depuis 2020, continuerait à se faire passer pour une oeuvre religieuse.
Cette association privée de fidèles, qui envoie chaque année des jeunes volontaires en mission à l’étranger, avait été dissoute « en raison d’irrégularités graves et prolongées ». Le fondateur de Points-Coeur, Thierry de Roucy, avait été renvoyé de l’état clérical en 2018 pour « désobéissance » à l’évêque de Fréjus-Toulon dont il dépendait. Neuf ans plus tôt, il avait été reconnu coupable d’abus sexuels et d’absolution de complice.
Dans un communiqué du 18 mars 2021, le diocèse de Fréjus-Toulon indiquait que
« les associations canoniques n’existant plus, subsiste seule l’association civile Points-Cœur qui est devenue dès lors une ONG indépendante sur laquelle l’Église n’a plus aucun pouvoir ni de suivi, ni de contrôle »
Points-Coeur ainsi que la branche féminine des Servantes de la Présence de Dieu (dissoute également) « n’ont donc plus aucun lien canonique avec l’Église même si elles continuent souvent à opérer civilement avec des ONG ».
Le cardinal alerte :
« Ces deux associations continueraient à se présenter en tant que réalités ecclésiales, en ce sens, par exemple, que leurs membres porteraient l’habit religieux, proposeraient aux jeunes un projet de vie consacrée, adopteraient des formes de vie typiques d’une communauté religieuse, etc. Cette attitude ne manque pas de susciter le scandale parmi les fidèles et les victimes. »
Le cardinal souligne que les évêques
« ne peuvent en aucun reconstituer les Associations supprimées, ni sous une autre forme ni sous un autre nom, et qu’ils doivent s’assurer que, si elles survivent en tant qu’ONG, elles ne se présentent pas comme des communautés religieuses et n’offrent pas d’activités de nature ecclésiale ».