Ils sont assez peu à parler du rapport Sauvé deux ans après sa publication. Des observateurs déplorent même son faible impact. Certains dénoncent une Église pusillanime. D’autres continuent à regretter certains chiffres hasardeux comme l’allégation des 300 000 victimes, car ils n’ont aucun fondement, aussi grave soient les crimes et la scandaleuse politique de « cover-up » qui a longtemps sévi dans le domaine ecclésial.
Des affaires qui n’intéressent plus l’opinion
ll faut surtout noter que l’opinion publique est passée à autre chose. Les histoires de mœurs déviantes dans l’Église n’étonnent plus. On se focalise sur d’autres sujets, une actualité en chasse l’autre: la guerre en Ukraine ou la crise qui oppose Israël à la bande de Gaza… La nouveauté médiatique s’épuise rapidement et les médias ont l’art de passer d’une polémique à l’autre. Pour user d’une expression triviale, le rapport Sauvé a bien été un bide. On ressent même dans les propos de Jean-Marc Sauvé une certaine désillusion. L’ancien vice-président du Conseil d’État a-t-il cru que son heure était venue, quitte à balancer des propositions choc (sur le célibat ou sur la confession notamment) ? Si c’était le cas, c’est surtout un grand flop. On ne pourra que regretter le fait que le travail d’enquête de CIASE a été pollué par cette frénétique envie de faire un « coup » sur le dos d’une Eglise discréditée. Mais avec le risque que ce coup ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau…
Le Pape François ne veut pas recevoir Jean-Marc Sauvé
Enfin, un aspect évident surplombe tout cela: le Pape n’a pas souhaité rencontré Jean-Marc Sauvé et les membres de la CIASE. Deux ans après, alors que certains le pressaient, il ne l’a pas fait. Parce qu’il ne le veut pas et l’a bien fait comprendre. Le Pape est lui aussi passé à autre chose et cherche à donner de la vigueur à un synode sur la synodalité qui suscite de la perplexité.
Une ignorance magistrale de la crise de l’Église
Autant on s’inclinera devant les faits relatés dans le rapport Sauvé – en bon juriste, Jean-Marc Sauvé sait ce qu’est « l’exactitude matérielle des faits » à laquelle toute administration est tenue quand elle prend une décision -, autant on regrettera les approximations et les propositions scandaleuses visant le magistère ou le sacerdoce, devenus les grands accusés, responsables des abus.
On regretta aussi les accusations sans fondement faites aux autorités ecclésiales d’être focalisées de manière obsessionnelle sur la morale. Quand on connaît le silence des évêques et des clercs sur la question, on se demande si le rapport Sauvé évacue un fait important: le fait que depuis les années 1960, l’Église est en crise. Les membres de la CIASE ont raisonné comme si les séminaires de France fonctionnaient comme celui d’Écône ou de Wigratzbad, comme si la morale était enseignée sur la base de manuels de type Denzinger, comme si les prêtres portaient tous la soutane ou disaient leur bréviaire… Bref, comme si l’Église n’était pas contestée à l’intérieur. Pourtant, sans complètement le dire, le rapport Sauvé a semblé reconnaître que la crise des années 60 avait été une matrice de nouveaux comportements. Les membres de la CIASE ont-ils cédé à un certain hubris quand ils se sont érigés en réformateurs de l’Eglise ? L’histoire de cette commission, lancée par une approbation épiscopale, mais sans avoir obtenu un véritable quitus, reste à faire.
Le rapport existe. Heureusement. Que l’Église n’y porte plus guère d’intérêt est dans l’ordre des choses : systémique.
La CEF n’a pas à se plaindre, ce sont eux qui ont nommé un fonctionnaire de l’état républicain (état dont nous connaissons tous les racines anti-catholique), un énarque ……. membre du « conseil d’état » pour pondre ce rapport aux recommandations calamiteuses. Une preuve de plus s’il en faudrait de l’ingérence d’état dans le contrôle de la gouvernance cultuel française catholique, du moins ce qu’il en reste. Ne perdons jamais de vue que c’est la place « beaux veaux », qui valide la nomination des d’évêques de France. Une sorte de « chinoiserie » à la mode locale.,
François, pour une fois, ne s’est pas laisser prendre, lui, au piège.
Grand flop si on veut car, chez nous, les pauvres dames caté, qui n’ont jamais été incriminées dans ce qu’on appelle des abus et qui en fait de la pédophilie criminelle, eh bien ces, pauvres personnes doivent désormais:
– présenter leur casier judiciaire chaque année
– lire un livret appelé je crois la juste posture
– signer qu’on est d’accord avec tout ce qu’il y a dedans
-suivre une formation en visio de 1 heure 30
– faire un petit examen pour montrer qu’on a bien compris ce qu’il y avait dans la visio.
C’est comme si un policier chargé de chercher des voleurs de vélo le cherchaient parmi des hommes qui gagnent 10 000 euros par mois.
Ça va être l’occasion pour certaines dont moi de tirer leur révérence. Dommage pour les enfants à qui on va laisser les plus progressistes, qui semblent adorer les paperasses, les formations et les procédures absurdes.
De toutes façons compte tenu de la médiocrité de l’enseignant du cathechisle dans la majorité des diocèses …….
Rejoignez donc notre réseau de Catéchisme autonomes, se substituant aux dérives. Un peu comme de l’école hors contrat 😂😂😂. Les enfants font du coloriage diocésain et avec nous reçoivent l’enseignement Catholique.
Et le chiffre de 300 000 abuseurs, sorti du chapeau d’un institut de sondage sans aucune réalité?
Et les accusations sans vérification, sans procès, mais crues sur parole et marquant à vie, voire au delà, les accusés sans procès ni défense?
En plus de ne pas avoir voulu prendre le risque de chercher des causes dans le laissez aller doctrinal et moral dans l’Eglise ces dernières décennies, le rapport Sauvé aura parmis d’accabler l’Eglise d'”avant” de perversité au profit de l’Eglise à venir sans prêtres, sans doctrine, sans espérance ni salut éternel.
Sauvé aura servi au clergé moderniste à abattre la réputation de l’Eglise sans toucher aux “acquis” de la révolution conciliaire, probablement concernés par les dérives morales de certains prêtres.
Sacré article ! On sent toute la démarche de fond et la hauteur d’analyse qui vient nuancer la réflexion.
Tout le monde n’a pas fait le chemin de conscience (et intellectuelle) de famille chrétienne.
Seul regret, on aura pas le nom de la plume de cette une…
C’est fou comme la croyance à cette propension à élever l’esprit vers le discernement.
ROBERT et ANNE vos analyses sont bien pertinentes ! J’avais réagi un jour avant sur ce rapport sauvé “indignée, outrée” . Quand M. Sauvé a été interrogé, il a reconnu seulement 3100 cas environ.
Pour détruire l’Eglise ou lui nuire de l’intérieur, ce coup pervers a fait mouche dans les médias.
C’est comme cette personne qui ne veut rien entendre du christianisme, parce que ses ancêtres espagnols en Amérique latine auraient été “chassés” par la Reine d’Espagne, alors que la conversion est strictement personnelle.
[A l’époque, la Reine d’Espagne a demandé aux Juifs marranes (devenus chrétiens, de façade, pour accéder aux plus hauts, postes, selon leur but) soit d’être chrétiens réellement et abandonner leur ancienne religion, soit de quitter les lieux. Ils se sont chassés eux-mêmes pour aborder sur l’île de Manhattan*, la Terre Promise, celle des tween towers ; comme dans les ghettos, ce sont eux qui se séparent des autres, c’est leur loi. Loi actuelle même en France pour certains Juifs, c’est leur façon de vivre : dans un bus parisien un juif avait placé un journal entre lui et sa voisine).
* et ailleurs.
Ce sont des faits.
Eglise en crise depuis les années 60 ?
Si celle ci ne l’avait pas été avant , le concile Vatican 2 n’aurait pas eu lieu, et au début du siècle St Pie X n’aurait pas été obligé de condamner le modernisme… soyons sérieux; même si maintenant la crise est plus profonde
Les abus n’existent pas que depuis que le concile est passé, les pédophiles existent de tout temps. malheureusement des prêtres en soutane d’avant le concile ont aussi tripoté des petits garçons. La Tradition, malheureusement, n’évite pas le danger et le risque, voyez les abbés de la FSSPX condamnés, dont le dernier est l’abbé de Maillard.
Attention aux raccourcis.
Nous prenons acte de vos observations que nous ne récusons pas au demeurant.
Malgré tout l’opinion publique a été marquée par toutes ses tristes révélations ,pour un grand nombre de personnes le prêtre catholique est un pédophile ,un détraqué sexuel , son style de vie était critiqué depuis longtemps, on parlait souvent du curé et de sa bonne ,des curés homos .
Ce rapport accrédite toutes les accusations,souvent non fondées, sur le clergé et les religieux ,les caricatures anticléricales des débuts de la III° république ne faisaient pas dans la dentelle !
Les évêques de France ont très mal géré cette crise avec beaucoup trop d’empressement ,et en faisant confiance à des personnes déjà opposées à l’Eglise avant même d’étudier des plaintes .
à Matron, combien d’abbés de la FFSPX condalmnés? Pour en revenir au rapport Sauvé, la CEF enfin ce machin aurait dû relire ST Paul, mais peut-être que certains de ces épiscopes ont oublié même son nom, qui sait? Malheureusement comme dit Karr pour bcp tous les prêtres sont des pédophiles, et là la CEF aurait dû agir avec circonspection . Et les monsignores pris la main dans le pot de confiture auraient dû être réduits au minimum à l’état de simple prêtres par ex MGR Ricard etc. Aller chercher des FM ,il est vrai qu’un certain nombre d’évêques feraient partie de la secte, pour se charger d’un dossier aussi grave il faut en tenir un sacré grain . C’est comme si Marine le Pen allait chercher Mélanchon pour gérer ses affaires internes