Pour que les fidèles participent activement à la liturgie – en particulier au saint sacrifice de la messe -, le Pasteur Angélique envisage plusieurs moyens concrets.
Il mentionne tout d’abord l’usage du missel des fidèles : « Ceux-là sont dignes de louanges qui, en vue de rendre plus facile et plus fructueuse pour le peuple chrétien la participation au Sacrifice eucharistique, s’efforcent opportunément de mettre entre les mains du peuple le missel romain, de manière que les fidèles, unis au prêtre, prient avec lui à l’aide des mêmes paroles et avec les sentiments mêmes de l’Église. »
Grâce à leur missel, les fidèles sont en mesure de répondre aux prières du prêtre et de participer au chant liturgique : « Ceux-là aussi méritent des louanges qui s’efforcent de faire de la liturgie une action sainte, même extérieurement, à laquelle prennent réellement part tous les assistants, ce qui peut se réaliser de diverses manières : quand, par exemple, tout le peuple, selon les règles rituelles, ou bien répond d’une façon bien réglée aux paroles du prêtre, ou se livre à des chants en rapport avec les différentes parties du Sacrifice, ou bien fait l’un et l’autre, ou enfin lorsque dans les Messes solennelles il répond aux prières des ministres de Jésus-Christ et s’associe au chant liturgique. »
Ces manières de participer au sacrifice procurent aux fidèles de nombreux bénéfices spirituels : « Elles ont pour but principal d’alimenter et de favoriser la piété des chrétiens et leur union intime avec le Christ et avec son ministre visible, et de stimuler les sentiments et les dispositions intérieures selon lesquelles notre âme doit se conformer au souverain prêtre du Nouveau Testament. Elles démontrent d’une manière extérieure que, de sa nature, le Sacrifice, étant accompli par le Médiateur de Dieu et des hommes, doit être considéré comme l’œuvre de tout le Corps mystique du Christ. »
Encore que privilégiés, ces moyens de participer à l’action liturgique ne sont pas les seuls, car « un bon nombre de chrétiens ne peuvent se servir du missel romain, même s’il est écrit en langue vulgaire ; et tous ne sont pas aptes à comprendre correctement, comme il convient, les rites et formules liturgiques ». En effet, « le tempérament, le caractère et l’esprit des hommes sont si variés et si différents que tous ne peuvent pas être dirigés et conduits de la même manière par des prières, des cantiques et des actes communs. En outre, les besoins des âmes et leurs goûts ne sont pas les mêmes chez tous, et ne demeurent pas toujours les mêmes en chacun ».
Aussi existe-t-il d’autres manières de participer au culte divin : en méditant pieusement les mystères de Jésus-Christ ou en accomplissant d’autres exercices de piété et de faire d’autres prières qui, bien qu’elles diffèrent des rites sacrés par la forme, s’accordent cependant avec eux par leur nature.
Abbé François Knittel, FSSXP