La direction diocésaine de l’enseignement catholique du diocèse de Séez a invité les 1 200 membres de la communauté éducative à Anova à Alençon, mercredi 13 septembre, pour un rendez-vous organisé pour que « l’école catholique gagne en lisibilité ». Mais, les syndicats invoquent la liberté de conscience des enseignants, des agents publics, pour contester le caractère obligatoire du rendez-vous.
Si l’intersyndicale des enseignants du privé ne trouve rien à redire, elle conteste le caractère pédagogique, pointant « une dominante religieuse forte », souligne Serge Vallet, secrétaire académique de la CGT enseignement privé. Elle refuse qu’elle soit obligatoire car « nous sommes des agents publics. » Reçus au rectorat, les syndicalistes ont été confortés dans leur position:
« Dans la mesure où le programme de cette journée diocésaine comporterait des éléments de nature religieuse et ne comporterait pas de contenus à caractère exclusivement et strictement pédagogique, la participation des enseignants à cette journée ne saurait revêtir qu’un caractère facultatif. »
Romain Lhémery, directeur diocésain, souligne :
« La présentation de la journée qui a été faite à la rectrice est dévoyée. Il y a deux temps dans ce rendez-vous : une journée pédagogique délocalisée et, ensuite, la messe de rentrée et un concert qui sont ouverts à tous. Cela coule de source que les enseignants soient présents à la journée. Quand ils ont décidé de travailler dans le privé, ils ont accepté que la nature profonde de nos écoles soit le catholicisme. »
La journée s’organise autour d’un village de l’éducation. Il y aura soixante-quatre kiosques tenus par des partenaires et organisés en pôles. Des pôles « qui incarnent nos sept orientations diocésaines ». Des interventions en plénière sont prévues, ainsi que des mini-conférences.
« Si notre identité n’est pas incarnée par les acteurs de l’école catholique, ça ne peut pas fonctionner. Or, le salut de notre école, c’est sa capacité à dire sa différence. »
« Nous abordons l’éducation au sens large. Et il sera possible de poser des questions en direct, voire d’exprimer son désaccord. Pour moi, il n’y a pas de raison de contester la nature pédagogique de notre journée. »
Le directeur diocésain considère donc, logiquement, que la présence des enseignants à ce rendez-vous est requise.
« Il y aura peut-être une cinquantaine de syndicalistes agités qui ne viendront pas. Ils devront justifier de leur absence auprès de leur employeur. Pour moi, ils ne sont pas représentatifs de la communauté éducative »
Romain Lhémery sera reçu au rectorat, lundi 11 septembre pour évoquer ce différend.
La messe sera célébrée par Monseigneur Bruno Feillet, évêque de Séez.
Si l’enseignement catholique décide de renouer avec la visibilité de ses convictions, il devient nécessaire de le soutenir.