En à peine deux ans, Mgr Batut – qui quitte son diocèse pour devenir auxiliaire à Toulouse – a changé d’avis radicalement. Après s’être engagé pour maintenir l’abbaye de Saint-Martin des Bois, au nord du Loir-et-Cher, dans le giron du diocèse, il voudrait maintenant la vendre.
Il s’avère que “le conseil presbytéral du diocèse, réunissant une quinzaine de prêtres, a décidé le 13 mai 2023 à l’unanimité de vendre plusieurs des biens diocésains dont le domaine de l’abbaye Saint-Georges à Saint-Martin-des-Bois qui, outre l’abbaye, compte 160 hectares de bois et terres“.
Cette “décision [qui a été] annoncée aux responsables du site, Anne et Patrick Valo, qui va à l’encontre de l’avenir souhaité par l’évêque de Blois Monseigneur Jean-Pierre Batut, il y a à peine deux ans. Contacté dimanche 25 juin 2023, en l’église Notre-Dame des Rottes lors d’une cérémonie de confirmation, Monseigneur Batut refusait d’évoquer la question, renvoyant à une réunion publique prévue le 8 juillet sur place“.
En 2021, le diocèse s’engageait pour Saint-Martin des Bois
La Nouvelle République rappelle l’engagement passé du diocèse : “c’est en 2021, confronté au départ brutal des derniers moines occupants de l’abbaye, que l’évêque de Blois avait lancé la création d’un centre spirituel, en nommant Anne Valo comme directrice. Avec son époux, elle était chargée de faire vivre le site qui a été légué en 2001 au diocèse avec l’obligation d’y maintenir le plus longtemps possible une activité religieuse et une maison de prière. Il était prévu que, pendant trois ans, l’Association du domaine de l’abbaye de Saint-Georges recevait du diocèse 100.000 € par an pour assurer le fonctionnement du lieu (salaires, impôts, assurances…) avec pour feuille de route l’obligation de trouver des fonds pour les investissements, notamment pour le rendre accessible.
C’est ce qui a été réalisé par le lancement de travaux à Saint-Michel (ancienne porterie) pour créer des lieux d’hébergement sur site pour six personnes, par la création d’une salle de 70 places pouvant être louée qui a été emménagée dans l’ancienne bibliothèque des moines, par la mise en place d’un programme de retraites, de rencontres et d’animations diverses qui vient de se clôturer avec la participation comme l’an dernier de Monseigneur Barbarin auprès d’une trentaine de retraitants“.
Mais en décembre 2022 600 mètres carrés de bâtiments et la charpente de la partie appelée “château” brûlaient dans un incendie. Le diocèse avait alors réaffirmé ses engagements, et le chantier de restauration, payé par l’assurance, avait depuis démarré. L’évêque de Blois Mgr Batut avait même parlé de “miracle” pour le sauvetage de l’abbatiale et de la salle capitulaire. Un prêtre hors diocèse avait aussi accepté de venir en septembre pour soutenir la vie spirituelle des lieux.
Nouvel économe à Blois, mais le diocèse navigue à vue
Les vicissitudes autour de Saint-Martin des Bois permettent de s’interroger s’il y a un pilote dans l’avion du diocèse de Blois. “« Après la réunion du conseil diocésain des affaires économiques du 15 juin qui refuse la vente pour plusieurs raisons juridiques, un moratoire d’un an a été concédé », explique Jean-Baptiste Anginot, président de l’association du domaine de l’abbaye et membre depuis trente ans du conseil diocésain des affaires économiques.
Des points de blocage juridiques se dressent aussi devant cette vente, comme le souligne Jean-Baptiste Anginot : “Il y a d’abord le bail emphytéotique qui lie l’Association du domaine de Saint-Georges et l’association diocésaine pour encore… 75 ans ! Par ailleurs, la décision de vente ne relève pas du conseil presbytéral. C’est l’affaire de l’évêque, du conseil des affaires économiques, du collège des consulteurs et de l’association de Saint-Georges”.
Anne Valo, directrice du centre spirituel de Saint-Martin des Bois, pense que la décision de vendre n’a rien à voir avec les difficultés financières du diocèse de Blois, et s’interroge : “« Je ne comprends pas cette décision brutale. D’autant que l’audit de toutes les propriétés du diocèse intervenu en septembre 2022 suite à la nomination d’un nouvel économe qui quitte son poste à la mi-juillet, n’avait donné lieu à aucune recommandation de ce type pour le domaine de Saint-Martin. On nous a juste demandé d’optimiser les dépenses et de chercher d’autres sources de recettes pour arriver à l’équilibre financier au bout de trois ans. Et là, on nous coupe les ailes vingt mois plus tard alors, qu’après l’incendie, nous avions poursuivi notre activité pastorale ! »
Cependant ces considérations ne semblent plus concerner Mgr Batut, désormais à l’autre bout du pays. On peut néanmoins s’interroger sur cette propension de certains évêques à semer le désordre et diviser le troupeau alors qu’ils sont sur le départ, comme l’ex-évêque du Mans nommé à Annecy… ou Mgr de Kerimel lui même à la fin de ses fonctions à Grenoble.
Le départ sous motif de santé du Père Batut peut aussi s’expliquer par de fortes tensions internes et par le traitement très opaque de l’évêque au sujet du curé Cabarat. Ce serait bien d’enquêter et de demander des comptes.
Quand un évêque veut se sauver, il demande son exfiltration sous les prétextes habituels de la santé (cf celui de Nice).
Batut a osé parler de ses yeux qui l’empêchent de conduire la nuit ! Comme si cela était un motif sérieux.
Quand on est à ce point malade, on ne conduit pas non plus sur les routes de Toulouse…
Les diocésains de Blois sont pris pour des enfants, comme c’est devenu la règle.
Celui de Nevers, bien fragile, remet son nez dans celui de Lyon. On peut lui rappeler aussi son omerta (et Batut fut aussi auxiliaire de Lyon).
Batut prêche aux ordinations d’Evron le samedi et demande qu’on prie pour les vocations de son diocèse, le lendemain il officialise sa démission et organise sa fuite en 15 jours !
Omerta généralisée dans le corps épiscopal, soit ils n’y croient plus et professent n’importe quoi, soit ils sont devenus des tyrans avec les prêtres sérieux.