Selon Paix Liturgique, nous vivons une période d’accélération des évènements dans l’Église :
Le récent pèlerinage de Pentecôte, organisé par ND de Chrétienté, en a été une des manifestations. Par le fait qu’il a conduit des foules de pèlerins ,presque tous des jeunes ,sur la route de Chartres, mais aussi et surtout parce que les médias catholiques officiels et les autres médias, y compris télévisés, et jusqu’à TFI au journal de 20 heures, ont « couvert » l’évènement de manière objective. Ainsi La Croix du 29 mai, qui reconnaissait implicitement l’échec de la politique de répression vis-à-vis de la liturgie tridentine : « Pour la 41ème édition du pèlerinage de Pentecôte, 16 000 personnes ont été réunies par la marche et la liturgie traditionnelles. Un record d’affluence, alors que le motu proprio Traditionis custodes, publié en 2021, a restreint les possibilités de célébrer la messe selon l’ancienne forme du rite, adoptée dans ce pèlerinage ».
Ce sont ainsi des murs de silence et de négation du réel, qui déjà s’effritaient, mais qui sont en train de tomber plus vite que précédemment. Cela s’explique par plusieurs facteurs :
Le présent pontificat a entendu donner son extension maximale à la dynamique conciliaire, qui est proprement suicidaire dans la mesure où elle est une sorte d’auto-effacement de l’Église Ainsi la lutte contre le « cléricalisme », et par le fait contre les institutions, diocèses, qui, comme en France celui de Fréjus-Toulon, entendaient rester identitaires du point de vue catholique, et qui attiraient par le fait des vocations qui font défaut partout ailleurs.
La crise du Covid, où l’épiscopat français n’a non seulement pas résisté aux restrictions cultuelles voulu par le pouvoir républicain, mais les a anticipées et aggravées (plus de messe, interdiction des baptêmes et mariages), a accentué l’impression d’insignifiance donnée par l’institution ecclésiale en France, y compris auprès des catholiques.
L’acceptation par la Conférence des Évêques de la mise au pilori de l’Église au sujet des abus sexuels abominables commis par certains prêtres, la CEF parlant, comme le lamentable rapport Sauvé qu’elle avait commandité, de « responsabilité systémique » de l’Église, et en demandant piteusement pardon, a eu un effet ravageur sur les fidèles et les prêtres qui se sont sentis trahis par leurs pasteurs. ( auxquels ils ne font plus confiance et à qui ils ne donnent plus d’argent)
Ainsi s’étale une situation, que tout le monde connaissait mais dont il n’était pas permis de parler, avec d’une part, une institution exsangue, les sociologues parlant avec complaisance de « disparition définitive » du catholicisme, et d’autre part, un ensemble de conservateurs (qui conservent et continuent à transmettre), Communauté Saint-Martin, Communauté de l’Emmanuel, et le plus que jamais vivant, progressant et missionnaire monde traditionnel, montrant une résistance étonnante.
Je vous parlais la semaine dernière de cet article de La Croix du 25 mai, « Messe “tradi” : un rite qui attire les jeunes catholiques », qui commentant un sondage fait sur un échantillon de 4000 jeunes catholiques s’apprêtant à se rendre aux JMJ de Lisbonne, qui relevait que 38% apprécient « la messe en latin ». Si on fait le lien entre ce sondage sur des jeunes avec les sondages successifs réalisés par Paix liturgique sur l’ensemble des catholiques qui pratiquent encore et dont une confortable majorité aimeraient pouvoir assister – ou assister aussi – à la messe traditionnelle dans leur paroisse, on comprend que la vérité éclate : soixante ans de réforme conciliaire, véhiculée par une liturgie qui aseptise la force dogmatique de la lex orandi, ont abouti à une échec. Cependant que la vie bouillonne encore, prête à se développer si on lui en laisse la possibilité, du côté de tous ceux qui ont maintenu fidèlement cette lex orandi romaine,
Courage donc, vous qui résistez ! Courage, vous qui priez pour que la liberté pleine et entière soit obtenue par la liturgie traditionnelle.