Juste avant la messe chrismale, messe de communion et d’unité diocésaine, une quinzaine de manifestants, des laïcs comme des prêtres, ont manifesté devant la cathédrale de Strasbourg mardi soir pour demander la démission de l’archevêque Mgr Luc Ravel.
Cette manifestation était organisée par les membres du mouvement Jonas, mouvement moderniste à la sauce féministe. Rue89 était sur place. Selon ce même canard, depuis près d’un an, le sort de Mgr Ravel à la tête de l’archevêché de Strasbourg semble en suspens. Depuis l’enquête apostolique en juin 2022, dont les conclusions n’ont pas filtré, il est absent des manifestations publiques. Ce silence devient pesant et il semble que l’archevêque use de la spécificité du diocèse, encore sous Concordat, pour retarder sa démission.
L’archevêque de Strasbourg Mgr Luc Ravel a été visé par une visite apostolique diligenté par le Saint-Siège) durant l’été 2022. Tout s’est passé très vite avec 3 enquêteurs nommés par Rome, qui ont auditionné des clercs et des laïcs du diocèse, de manière anonyme. Étaient visés sa manière d’être, son exercice de l’autorité épiscopale, ainsi que sa gestion du diocèse. Le rapport des visiteurs apostoliques a été remis au préfet du dicastère pour les évêques. Ses conclusions étaient apparemment accablantes. Le dossier est ensuite arrivé sur le bureau du pape François. Le verdict n’a pas tardé. Mgr Ravel a été convoqué à Rome fin 2022. Le préfet du dicastère pour les évêques lui a signifié la décision du pape de mettre fin a ses fonctions. Comme le concordat de 1801 est toujours en vigueur à Strasbourg, le plus simple aurait été que Mgr Ravel accepte de démissionner. Mgr Ravel a choisi de résister et de faire durer les choses. Il a étudié la possibilité de recours divers, du point de vue du droit de l’Eglise, comme du point de vue du droit français et du régime local des cultes. Mgr Ravel a provoqué la colère du pape quand il a essayé de jouer la carte du président Macron contre le pape François, usant de relations parisiennes qui datent de son passage au diocèse des armées. En réaction, Rome a donné comme ultimatum à Mgr Ravel de remettre une lettre de démission signée pour fin février 2023. Mgr Ravel a attendu le dernier jour pour remettre cette lettre. Or, Rome a constaté que cette lettre a été rédigée de manière extraordinairement ambigüe, la rendant inexploitable. Rome était donc coincé, compte-tenu de la lourdeur des procédures de nomination et de démission des évêques de Strasbourg et Metz, dans un contexte de relations délicates avec la présidence de la République française… Après enquête, la nouvelle stratégie de Rome a été la suivante : Mgr Ravel resterait archevêque sur le papier, on lui retirerait toutes ses missions et prérogatives, et un administrateur apostolique serait nommé en attendant que la situation évolue avec Mgr Ravel. Qui était pressenti ? Tout simplement le plus ancien des deux évêques auxiliaires, Mgr Kratz. Mgr Kratz a alors reçu une lettre, glissée sous sa porte, l’informant que toutes ses délégations lui étaient retirées par Mgr Ravel…