Alors que le pape vient de partir à l’hôpital, annulant ses rendez-vous des deux prochains jours, le membre le plus influent de l’organisme du Vatican chargé de la lutte contre la pédocriminalité dans l’Eglise a démissionné. Le père Hans Zollner a demandé à être relevé de ses fonctions.
Cette démission, officiellement justifiée par la récente nomination de l’intéressé à d’autres fonctions – il est désormais consultant pour le diocèse de Rome sur les questions de lutte contre les agressions sexuelles -, a été acceptée le 14 mars par le pape. Le père Zollner, jésuite comme le pape François, a eu recours à un langage fort peu diplomatique pour dénoncer les dysfonctionnements au sein de la commission.
“Lors de mon travail au sein de la commission, j’ai remarqué des problèmes auxquels il faut répondre en urgence et qui ont rendu impossible pour moi de poursuivre ma mission”.
Statement on my resignation from the Pontifical Commission for the Protection of Minors.
1/2 pic.twitter.com/GoyRkQ2aBM— Hans Zollner SJ (@hans_zollner) March 29, 2023
“La protection des enfants et des personnes vulnérables doit être au coeur de la mission de l’Eglise catholique”, mais “ces dernières années mon inquiétude a grandi sur la manière dont la commission (…) a agi pour remplir cette mission”.
Il critique notamment “le manque de clarté dans le processus de sélection de ses membres et de son personnel”, la “responsabilité financière” jugée “inadéquate”, et les “informations insuffisantes et la communication vague” entourant le processus de décision.
“Ce sont ces problèmes structurels et pratiques qui m’ont conduit à me dissocier de la commission”.
Créée en 2014, cette commission, composée d’experts religieux et laïcs et intégrée en 2022 à la Curie a été l’objet de sévères critiques. En 2016 et 2017, deux de ses membres, le Britannique Peter Saunders et l’Irlandaise Marie Collins, avaient aussi claqué la porte en dénonçant le manque de coopération au Vatican.
A propos des abus sexuels, le père Hans Zollner, ancien vice-recteur de l’Université pontificale grégorienne, avait déclaré il y a quelques années au journal La Stampa que « dans la plupart des cas, c’est une question de violence homosexuelle ».