La dernière Lettre de Paix liturgique (Paix Liturgique France) traitait de l’étonnante incompétence du cardinal Arthur Roche, spécialement en ce qui concerne la connaissance de ce qu’avait été la promulgation du missel de 1570 par saint Pie V. Or cette méconnaissance est partagée par un certain nombre de prélats – c’est le cas de Mgr de Kerimel, aujourd’hui archevêque de Toulouse – qui pensent que Pie V avait opéré une réforme semblable à celle de Paul VI !
Or, l’œuvre liturgique de saint Pie V n’a aucunement été de mettre au point un nouveau missel, qui aurait actualisé les décisions du concile de Trente, comme Paul VI l’a fait pour son missel qui mettait en œuvre celles de Vatican II. « Saint Pie V, par la promulgation de son missel, n’envisageait pas d’imposer ni une liturgie, ni une nouvelle ecclésiologie, ni une théologie nouvelle, mais au contraire de conserver la foi de Rome qui semblait la plus parfaite. En effet le Concile de Trente, réaffirmant la doctrine du sacrifice de la messe, s’est appuyé sur la plus sûre attestation de cette doctrine, qui était la messe telle qu’elle était célébrée à la Curie de Rome. La marque propre du Missale romanum depuis de longs siècles était qu’il reflétait parfaitement par la prière liturgique la regula fidei de Rome c’est-à-dire de l’authentique foi catholique multiséculaire. Il ne s’agissait pas pour saint Pie V de composer de nouveaux livres liturgiques qui auraient utilisé des formes anciennes disparues, ou une création nouvelle, mais de conserver, en l’unifiant, le trésor liturgique amassé depuis des siècles dans l’Ordo de la Curie romaine. En effet depuis le XIIIème siècle le missel de la Curie était devenu un modèle presque universel grâce à la diffusion qu’en avaient fait les ordres religieux mendiants notamment les franciscains. »