La journaliste franco-tunisienne Sonia Mabrouk vient de publier un ouvrage intitulé “Reconquérir le sacré”. Elle y évoque la place du sacré dans le monde occidental individualiste. Elle explique que “Le sacré, c’est ce besoin de se raccrocher à ce qui nous dépasse” et ne comprend pas que les politiques souhaitent surtout s’éloigner de ce qui est sacré.
De manière plus surprenante, bien qu’elle soit de culture musulmane, elle se dit intéressée par l’Eglise catholique et s’interroge sur la remise du Motu Proprio de Benoît XVI :
Malgré cela, les coups de boutoir viennent parfois du coeur même de l’Eglise. Preuve en est avec la remise en cause récente du motu proprio de Benoît XVI sur la liturgie. Pourquoi diable restreindre les messes tridentines en latin ? Avec une telle décision, que le pape François a qualifiée de douloureuse pour ne pas donner l’impression qu’il faisait de bon coeur, nous touchons du doigt l’effacement ou le remplacement du sacré. En revenant sur la décision de Benoît XVI, tout le travail de dépassement du schisme avec les traditionalistes a ainsi été balayé d’un revers de main.
La messe en latin et le plain-chant est l’expression d’un sacré formé de rituels et de prières musicales multiséculaires. Avec la restrictions des messes tridentines, cette expression a été amoindrie, tant sont réduites à portion congrue les messes en latin selon le rite de Paul VI
(Page 71 et suivantes)
L’interview de Sonia Mabrouk sur Europe ce vendredi :
Oui pour la liturgie en latin, avec cependant, tel un signe de communion, les textes de la Parole de Dieu selon le calendrier et le Lectionnaire du Concile Vatican II.
Tout l’enjeu n’est-il pas de l’ordre de l’art de célébrer, et d’une juste, belle et nécessaire intériorité…?! – tout ce qui a été cassé par les confrères prêtres des années 70, et souvent encore actuellement !…
Cher Monsieur l’abbé,
Vous souscrivez sans doute à cette opinion largement répandue dans certains milieux officiels du Vatican suivant laquelle la lettre du Concile ne s’est jamais opposée à ce qu’enseigne le Magistère de l’Église, notamment sur le plan liturgique mais que “l’esprit du Concile” , lui, lui est largement contraire.
Le père Lanzetta et le professeur Kawniewki disent en revanche, dans un argumentaire très étayé que cette manière de voir est trompeuse et illusoire en prenant précisément appui sur les documents officiels de ce Concile.
Les avez-vous lus ?
Respectueusement.