Soeur Ambroise-Dominique, dominicaine de Fanjeaux, signe un bel ouvrage sur Louis Salleron (son grand-père) : “Louis Salleron, artisan du bien commun” (Ed Via Romana) qui vient de paraître (disponible en ligne dès maintenant, et en librairie le 9 février).
Penseur majeur du corporatisme et du syndicalisme, de l’économie politique et du catholicisme au XXe siècle, Louis Salleron (1905-1992) a voué sa vie au service du bien commun.
Après l’avoir fréquenté durant son enfance, sa petite-fille a lu, outre sa correspondance, ses ouvrages et articles publiés notamment dans Fédération qu’il dirige, Itinéraires qu’il fonde avec Jean Madiran, Carrefour dont il est la cheville ouvrière ou encore ceux de La Pensée catholique ou du quotidien L’Aurore. Elle offre ici une étude minutieuse de l’œuvre immense de son grand-père, injustement plongée au purgatoire des grands intellectuels.
Que Louis Salleron ait traité d’agriculture et de corporation dès sa thèse de doctorat, qu’il se soit penché sur l’équilibre des rapports sociaux entre patrons et salariés ou ouvriers au sein de l’entreprise, qu’il ait dispensé des cours d’économie politique à l’Institut catholique de Paris inspirés par la Doctrine sociale de l’Église ou qu’il se soit intéressé au sort de la France et de l’Europe, jamais il ne se départit d’un sens aigu du réel, étranger aux idéologies totalitaires ou pseudo progressistes fossoyeuses de tout ordre naturel et surnaturel. Témoin des bouleversements liturgiques et pastoraux de l’après-Concile, il entreprend une résistance tout à la fois patiente et résolue, tant contre les hérésies que contre l’esprit de chapelle au sein du catholicisme.
Père de douze enfants dont trois prêtres, Louis Salleron a le privilège d’avoir une épouse d’élite à ses côtés, toute d’intelligence, de bon sens et de discrétion. Aimant la vie, convive aux traits d’esprit réputés, il s’entoure de relations ou d’amis d’envergure avec lesquels il correspond. Parmi eux : Georges Bernanos, Mgr Jean Rupp, Dom Gaston Aubourg, Gustave Thibon, Marcel De Corte, le général Weygand, le colonel Rémy, le révérend père Bruckberger, Mgr Marcel Lefebvre, Henri Rambaud ou l’amiral Paul Auphan. L’on découvre à travers sa vie un cœur de poète pétri d’humour et d’humanité, en particulier lorsqu’il fustige l’acharnement des clercs ou des profanes à détruire notre civilisation.
Tout aura nourri la curiosité de cet homme d’honneur, humble et brûlant de charité, et l’on mesure à l’aune de cette biographie l’éventail et l’actualité de ses réflexions et propositions sur l’école, la justice sociale, la politique, la philosophie et la doctrine chrétienne.
Sœur Ambroise-Dominique Salleron est dominicaine enseignante à Fanjeaux et a déjà publié la première biographie consacrée à Dom Aubourg.
Louis Salleron est notamment auteur de La Nouvelle Messe (Ed. Nouvelle Editions Latines) et de Dix dialogues sur la crise de l’Eglise (Ed DMM).