Tout peut arriver. L’enquête de la Croix Hebdo au sujet des abus commis par deux prêtres des Béatitudes sur des adolescents qui se destinaient à la prêtrise, entre 1988 et 2007, dans un “petit séminaire” hors contrat ouvert dans l’abbaye d’Autrey, dans les Vosges (dix victimes retrouvées, dont deux qui se sont suicidées) a remis au premier plan les nombreuses affaires connues dans cette communauté nouvelle, dont on se demande pourquoi elle n’a pas été dissoute – l’un des deux prêtres mis en cause par la Croix n’est autre que le numéro 2 actuel des Béatitudes, tandis qu’un ancien modérateur général a déjà été réduit à l’état laïc.
Une compilation des diverses tentatives des autorités pour se saisir du dossier existe sur internet. Et c’est là qu’on apprend que Mgr Santier, ex-évêque de Créteil et de Luçon, ancien fondateur d’une communauté nouvelle proche des Béatitudes à Coutances, Réjouis-Toi, s’est emparé du dossier, à deux reprises.
“Les autorités catholiques françaises se saisissent toutefois de cette question sérieusement pour la première fois en avril 2005 lorsqu’un groupe de travail composé de François Blondel, évêque président de la Commission épiscopale pour la vie consacrée, Michel Santier, président du Comité épiscopal pour le Renouveau, soeur Monique Gugenberger, présidente de la Conférence des supérieures majeures, Luc Crépy, président de la Conférence des Supérieurs majeurs, soeur Marie-Chantal Geoffroye, président du Service des monnaies et soeur Eliane de Montebello, coordinatrice du service “accueil médiation pour la vie religieuse et communautaire” produisent un document “à usage réservé des évêques” et des supérieurs religieux (Service Accueil Médiation pour la vie religieuse et communautaire et alii, 2005). Ce document s’inquiète des risques de souvenirs induits par les sessions de guérison et les séparations familiales qu’elles entraînent et des vocations suscitées de manière trop rapide chez des personnes fragiles“.
Rebelote six ans plus tard, cette fois au sujet des sessions Agapé au Puy-en-Velay, fondées par Bernard Dubois, diacre, membre de la communauté des Béatitudes – et dont la théologie est fondée sur les travaux de Philippe Madre, depuis réduit à l’état laïc, et Fernand Sanchez, ancien modérateur général des Béatitudes mis au courant des abus d’Autrey par les parents de l’une des victimes, qui se sont entendues répondre que leur fils était “schizophrène” :
“En 2011, Michel Santier remet un dossier confidentiel à l’épiscopat dans lequel il pointe les dangers du “psycho-spirituel”. Commentant le rapport, le journal La Croix évoque explicitement les retraites Agapè la Communauté des Béatitudes. Le magazine Golias publie en 2012 ce rapport et Henri Brincart, évêque du Puy, déclare alors qu’il repose sur une version dépassée du livret en usage dans les sessions agapè“.
Dangers du “psycho-spirituel” : Mgr Santier bien placé pour en parler ?
Mgr Santier parlait certainement en connaissance de cause – il a été rattrapé pour des faits d’abus spirituels et sexuels sur deux jeunes hommes qui ont suivi l’école de la Foi qu’il avait mise en place au sein de sa communauté nouvelle, dont un finalement devenu prêtre, puis pour cinq autres signalements d’abus sexuels et spirituels dans ce même diocèse de la Manche.
Par ailleurs, un autre prêtre de cette même communauté, condamné deux fois pour abus sexuels sur mineurs, a été emmené par Mgr Santier dans le diocèse de Créteil dont il était devenu évêque, après un passage discret dans le diocèse de Luçon.
Philippe Madre n’a pas pu être “réduit” à l’état laïc puisqu’il l’a toujours été ..
Il était diacre permanent pour le diocèse d’Albi depuis 2005 et a été modérateur général des Béatitudes.
Il a été renvoyé de l’état clérical, le processus est décrit ici https://doc-catho.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/Carnet/Philippe-Madre-ex-moderateur-general-des-Beatitudes-reduit-a-l-etat-laic-2011-05-26-619033
Et dans ce marasme où le modernisme libéral, post Vatican 2, dévoile chaque jour ses véritables fruits, les « autorités » ecclésiastiques se concentrent sur la destruction de la sainte Messe, interdisant à des prêtres de célébrer selon la seule forme valide – Usus Antiquior –
Ces personnages usent ainsi de la seule lamentable autorité qu’il leur reste.
Bien évidemment nous ne nous laisserons pas faire !!!
Je connais plutôt bien Mgr Santier depuis le début des années 1980 et ayant passé 3 années de vie communautaire avec lui et même que ma chambre était voisine de le sienne, je n ‘ ai jamais rien remarqué d ‘ anormale et je m ‘ étonne de toute l ‘ affaire si médiatique dont il est l ‘ objet .
L ‘ ayant côtoyé plusieurs années et même maintenant ou je me garderai bien d ‘ aborder avec lui les problèmes d ‘ abus sexuels dont l ‘ église et les médias abordent le sujet .
Pour moi Mgr Santier ne mérite absolument pas de mépris .Je dirais ne jugait pas votre prochain vous serez jugé vous même.
Comment l ‘ église ose révéler des faits prescrits !
Toute ma compassion et respect pour Michel Santier
Je trouve la réponse de M Lemenuel (ci-dessus) fort pertinente !
“révéler des faits prescrits” n’est pas interdit évidemment. Ce qui serait souhaitable c’est que l’on se soucie de JUSTICE.
Or la justice n’a rien à voir avec “lynche ton prochain comme ça il ne t’arrivera rien” ! Ce qui est la méthode bien peu chrétienne qui a cours dans l’Eglise actuellement. Il faut plutôt revenir à ce principe : C’est un pécheur, mais moi aussi je suis pécheur et à sa place j’aurais sans doute fait pire !
On a l’impression d’entendre un voisin de terroriste interrogé par BFMTV ! « Non, c’était un voisin très tranquille et très aimable. Je ne comprends pas comment il a pu assassiner 25 personnes. Il ne faisait pas parler de lui dans le quartier… »