Une enquête publiée le 13 janvier dans “La Croix L’Hebdo“, revient sur les accusations d’agressions sexuelles présumées commises par deux prêtres de la communauté catholique des Béatitudes dans un internat d’Autrey dans les Vosges entre 1988 et 2007.
L’article déterre des années de silence et d’abus présumés au sein d’un internat de garçons, aujourd’hui disparu – il a fonctionné de 1988 à 2007.
24 garçons, des collégiens et lycéens qui se destinaient à devenir prêtres au sein de la communauté des Béatitudes – c’était en quelque sorte leur petit séminaire, et dont près de la moitié affirment aujourd’hui qu’ils auraient subi des attouchements et agressions sexuelles de la part de deux prêtres appartenant à la communauté catholique des Béatitudes. Deux victimes au moins se seraient suicidées, une en 2005, une autre en 2019. Deux élèves d’Autrey auraient essayé de mettre fin à leurs jours peu avant la fermeture de l’établissement, en 2005 et 2006.
Les parents de l’une des victimes, qui leur a confié les abus dont il était victime – ont rencontré, comme ils l’ont expliqué au Parisien en 2008, le modérateur général des Béatitudes à l’époque, Fernand Sanchez, qui leur a affirmé sans détour que leur fils était “schizophrène” et n’a donné aucune autre explication.
L’article revient aussi sur les abus spirituels – séances d’exorcisme interminables, faux souvenirs imposés aux jeunes (trois ont été convaincus qu’ils sont nés dun viol) pour les couper de leurs familles et justifier des abus spirituels – un stratagème mis en place par d’autres auteurs d’abus au sein des Béatitudes.
L’un de ces prêtres est aujourd’hui incardiné dans le diocèse de Toulon après avoir été reconnu coupable, en 2012, « du délit d’abus sexuel continu sans violence » lors d’un procès canonique. Celui qui se fait aujourd’hui appeler Marie-Bernard d’Alès (il avait auparavant pris comme nom religieux Henri Suso et son nom de baptême est Bernard d’Alès) avait alors reçu obligation de cinq années de suivi psychologique et psychiatrique et l’interdiction d’approcher des jeunes de moins de 25 ans pendant 10 ans.
L’autre, Martin Silva est assistant général (« numéro deux ») de la communauté des Béatitudes, connu sous plusieurs noms, “Dominique Savio “, “Martin de Tours”, Georges Silva…
Il est revenu en poste dans les communautés tenues par les Béatitudes jusqu’à être élu en 2015 dans l’instance de gouvernance. Si les responsables ecclésiaux de ces 15 dernières années (l’ancien évêque référent des Béatitudes Robert Le Gall, l’ancien commissaire apostolique frère Henry Donneaud, l’ancien modérateur général François-Xavier Wallays) déclarent à La Croix Hebdo ne pas avoir eu vent de ces faits prescrits, la présidente de la Communauté, sœur Anna Katharina Pollmeyer, a répondu ne pas connaître le dossier « hormis qu’un non-lieu avait été prononcé ».
La réaction de la Communauté est assez légère :