Notre lecteur complète et précise l’article sur les changements de paradigme – sur la non prise en compte du Concile.
A. Pourquoi les catholiques traditionnels, qui n’ont certes pas le monopole de la non prise en compte, en plénitude, des documents du Concile Vatican II, sont-ils aussi souvent considérés comme étant les seuls catholiques qui portent atteinte à la “communion” ou à “l’unité”, précisément parce qu’ils seraient les seuls qui refuseraient les enseignements du Concile ?
B. Croyez-vous ou pensez-vous un seul instant que les théologiens et les évêques qui, dès la fin des années 1960, ont commencé à “ringardiser” le néo-modernisme d’auteurs tels que Balthasar, Daniélou, de Lubac, Guardini, Maréchal, Maritain, et le néo-modernisme présent dans la partie la plus innovante des textes du Concile, ont néanmoins eu à la fois besoin et envie d’en rester au Concile et de s’en tenir à Vatican II, alors que leur objectif a été, dès ces années-là, d’aller plus loin et plus vite que le Concile Vatican II, sur la route de la transformation de l’Eglise, des fidèles et de la foi catholiques ?
C. Citons ici les théologiens suivants : Baum, Boff, Guttierez, Kung, Metz, Schillebeeckx, ainsi que les théologiens français suivants : Dupuis, Duquoc, Geffré, Moingt, et faisons ici une simple allusion à la philosophie de la libération et à la théologie du peuple, apparues, l’une et l’autre, bien plus chronologiquement que théologiquement en aval du concile Vatican II.
D. Or, à qui donc fera-t-on croire qu’il est déjà arrivé à des évêques, à des cardinaux et au pape actuel, en tant que clercs inclusivistes, périphéristes et synodalistes, de rappeler, ne serait-ce que de temps, que l’instrumentalisation des enseignements du Concile et de l’événement Vatican II, à des fins de soumission de l’Eglise, des fidèles et de la foI catholiques à des thématiques postmodernes, et non catholiques, constitue, en tant que telle, un mode de non prise en compte, en plénitude, du Concile Vatican II, ce mode de non prise en compte étant d’autant plus nocif et pervers qu’il se fait passer pour une actualisation avant-gardiste de son contenu et de ses “intuitions” ?
E. De même, à qui donc fera-t-on croire que les clercs néo-catholiques post-conciliaires qui ont commencé à “dépasser” le Concile Vatican II, dès la fin des années 1960, ainsi que leurs continuateurs, non seulement postmodernes (en ce qu’ils fonctionnent à la déconstruction de bien des “stéréotypes discriminateurs” ante-conciliaires, afin d’émanciper ad intra et d’unifier ad extra), mais aussi inclusivistes, périphéristes et synodalistes (comme on le voit depuis mars 2013) aspirent vraiment à la “communion” entre tous les fidèles catholiques, dans le respect du contenu de la foi catholique, et à “l’unité” entre toutes les personnes catholiques, dans le souci du contenu de la foi catholique ?
F. Si les clercs inclusivistes, périphéristes et synodalistes avaient vraiment du respect pour la communion, la communion dans la foi catholique, et du souci pour l’unité, pour l’unité dans la foi catholique, ils feraient le maximum pour faire connaître, comprendre, aimer, et pour faire prendre en compte puis faire mettre en oeuvre le Catéchisme de l’Eglise catholique de 1992, ou le Compendium du Catéchisme de 2005, dans les diocèses et dans les paroisses, mais force est de constater que, dans la plupart des cas, ce n’est absolument pas ce respect de la communion dans la foi catholique et ce souci pour l’unité dans la foi catholique qui les intéressent, et qui mobilisent leur attention et leur énergie inclusivistes…
G. Ainsi, presque tout se passe comme si les catholiques traditionnels étaient sommés de se référer et de s’en remettre à un Concile Vatican II qui, notamment mais pas seulement en ce qu’il comporte de moins éloigné du Magistère pontifical antérieur à son annonce par Jean XXIII, ne constitue plus, depuis la fin des années 1960 ou, en tout cas, à coup sûr, depuis le début des années 2010, le “référentiel fondamental” des clercs inclusifs qui veulent exclure les catholiques traditionnels.
H. Dans cet ordre d’idées, et au terme de ces quelques lignes, on ne ne peut que préciser ou rappeler ce qu’est le coeur nucléaire de l’arnaque et de l’esbroufe qui sont à l’oeuvre, en provenance du pape, des cardinaux et des évêques qui veulent que les catholiques traditionnels rejettent ou répudient le VOM et s’en remettent ou se soumettent au NOM, sous prétexte que le contenu du NOM est pleinement respectueux de la constitution liturgique du Concile, ou se situe tout à fait dans le sillage, “de stricte observance”, de Sacrosancto concilium, de Vatican II, alors qu’il est pour le moins erroné d’affirmer que le NOM n’a, pour ainsi dire, qu’une seule source d’inspiration : la constitution liturgique Sacrosancto concilium du Concile Vatican II, et alors qu’il est d’autant plus erroné de l’affirmer, au vu du mode de prise en compte et de mise en oeuvre effectives du NOM, dans les diocèses et dans les paroisses, donc sur le terrain, notamment en France, depuis l’année liturgique 1969-1970…
Il est proprement extraordinaire que des évêques qui, dans les faits, dispensent les catholiques diocésains de prendre en compte Sacrosancto concilium, en leur permettant de faire souvent plus ou moins n’importe quoi d’un NOM qui est en lui-même assez exogène par rapport à SC, soient les mêmes évêques qui veulent que les catholiques traditionnels s’en remettent et se soumettent au NOM, donc aussi aux diverses et nombreuses amputations, déformations et autres contextualisations pseudo-liturgiques et pseudo-pastorales dont ce NOM est l’objet, et auxquelles il est propice, il est vrai…