Communiqué du Diocèse de Versailles et de la paroisse de Montigny-Voisins-le-Bretonneux :
Le 2 décembre 2022, un communiqué de la Compagnie de Jésus confirmait la mise en cause du Père Marko Rupnik pour des abus sur personnes majeures dans les années 90 et les sanctions canoniques qui pèsent sur lui. Connu pour ses mosaïques, il devait assurer la décoration intérieure et extérieure de la nouvelle église Saint-Joseph-le Bienveillant dont le chantier a commencé depuis plusieurs mois sur le territoire de la paroisse de Montigny-Voisins.
Après concertation des équipes paroissiales et diocésaines en charge de ce projet initié il y a plus de dix ans, il a été rapidement discerné que ces faits nous imposaient de rompre toute collaboration avec le Père Marko Rupnik. Cette décision commune a été actée dès le 8 décembre. Nous en avons informé les intéressés.
Cette décision nécessaire, communiquée aux paroissiens dès le dimanche 11 décembre, ne remet en cause ni la construction de l’église Saint-Joseph-le-Bienveillant, ni notre motivation pour que ce chantier soit ferment d’unité et source d’élan missionnaire pour la paroisse de Montigny-Voisins-le-Bretonneux. C’est bien au cœur d’une réalité blessée – celle de notre Église qui poursuit son chemin de vérité et de conversion – que nous allons continuer ce beau projet car il demeure un signe d’espérance à offrir à tous.
En prenant cette décision, c’est aux personnes qui ont pu souffrir de ces abus que nous devons avant tout penser et c’est d’abord pour elles que nous prions.
Que le Sauveur que nous attendons à Noël nous accompagne et nous garde fidèles dans tous nos projets à son Évangile.
Mgr Luc Crepy, évêque de Versailles
Père Pierre-Hervé Grosjean, curé de la paroisse de Montigny-Voisins le Bretonneux
Marko Ivan Rupnik, né le 28 novembre 1954 en Slovénie, est un prêtre jésuite et artiste mosaïste slovène. À partir de 1991, il dirige l’atelier d’art religieux Centro Aletti, à Rome jusqu’à sa démission en 2020 à la suite d’accusations d’abus sexuels à l’encontre de femmes majeures.
Ordonné prêtre le 29 juin 1985, cet artiste a dirigé un atelier de formation à la création de mosaïques religieuses. Proche du pape Jean-Paul II, il fut chargé de la rénovation artistique de la chapelle privée du pape – chapelle Redemptoris Mater – dans l’enceinte des appartements pontificaux au Vatican, en 1999. Professeur à l’Université grégorienne, il est également consulteur de la Congrégation pour les Églises orientales et du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.
Marko Ivan Rupnik est accusé d’agressions sexuelles par neuf religieuses de la communauté de Loyola en Slovénie dont Marko Rupnik fut l’accompagneur spirituel et de gestes déplacés et d’abus spirituels par deux autres femmes. Une première femme l’a accusé en 1998. Puis une deuxième au début de l’année 2020. Il est démis de sa fonction de directeur du centre Aletti en 2020.
En 2021, des signalements ont été transmis auprès du dicastère pour la Doctrine de la Foi pour « violences sexuelles et psychologiques ». L’ordre des jésuites a pris des sanctions disciplinaires à son encontre : il ne doit plus confesser, accompagner spirituellement et prêcher des retraites. Tout enseignement ou engagement public doit être validé par sa hiérarchie.
En décembre 2022, Arturo Sosa, supérieur général de la Compagnie de Jésus, révèle que Marko Ivan Rupnik a été excommunié par le dicastère pour la doctrine de la foi en 2019 après les agressions de religieuses en Slovénie dans les années 1990. Puis ayant fait acte de repentance la sanction a été allégée par Rome tout en maintenant certaines restrictions à ses activités pastorales.
Par contre ses activités artistiques ne sont pas concernées par ces restrictions. Ainsi en 2022, pour la France, deux commandes étaient en cours : une pour la future église Saint-Joseph-le-Bienveillant, à Versailles, et une autre pour une chapelle de la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux.
C’est lui avait réalisé la façade de la basilique du Rosaire à Lourdes (photo) en 2007.