Le père Jean L’Hour, né en 1932, est un prêtre des Missions étrangères de Paris, ancien élève de l’Institut biblique pontifical de Rome et de l’École biblique de Jérusalem. Il a participé à la traduction de la Bible Bayard… Il vient de publier une tribune dans le quotidien Le Monde du 21 novembre, dans laquelle il rejoint ceux qui veulent l’abrogation du sacerdoce et des sacrements. Pour ces personnes, dont certaines sont bien introduites à Rome, le confinement pendant le COVID fut un évènement providentiel, une sorte de répétition générale de ce que doit devenir l’Eglise : une Eglise sans prêtres ni sacrements. Cette tribune de Jean L’Hour ne mériterait pas le détour si elle n’était pas rejointe par celle du père Sarla-Bourdillon, récemment dans La Vie. Voici ce qu’écrit le père Jean L’Hour :
Le mal « systémique » bien diagnostiqué par le rapport Sauvé [2021] , dont souffre notre Eglise, est profond, en effet. N’a-t-il pas sa source dans la sacralisation du sacerdoce qui place évêques et prêtres au-dessus du peuple ? N’a-t-il pas sa source dans le renvoi des femmes à l’étage du dessous, relégation héritée des sociétés patriarcales ? N’a-t-il pas aussi sa source dans une peur viscérale de la sexualité perçue comme un danger dont il faut surtout se garder en tenant les femmes à distance ?
Sacralisé, le prêtre est intouchable pour les personnes vulnérables que sont les enfants, les handicapés ou, tout bonnement, les simples croyants. Cependant, la sacralisation de son état, et non seulement de son ministère, emprisonne le prêtre lui-même, qui demeure avant tout un être humain avec toutes ses facultés, ses désirs et ses pulsions. Chers frères évêques, regardez vos prêtres, écoutez-les, ayez pitié d’eux, ayez pitié de vous-mêmes et reconnaissons que nous sommes tous de simples êtres humains. Que l’esprit de Jésus-Christ vous éclaire et vous donne l’audace d’inventer un nouveau ministère sacerdotal , non plus celui d’une caste lévitique à part du peuple, mais celui d’un service au sein de ce peuple.