Des Oblats de Marie Immaculée du Canada ont réagi et confié leur “tristesse” après le refus de la France d’extrader le père Johannes Rivoire, âgé de 92 ans, accusé d’abus sexuels sur des enfants inuits dans les années 1960 et 1970.
“La congrégation des Oblats de Marie-Immaculée (OMI) Lacombe se dit « profondément attristée » de la décision du gouvernement français de rejeter la demande canadienne d’extradition du prêtre français Johannes Rivoire, indique Radio Canada.
Nous regrettons que ces mêmes autorités aient indiqué qu’elles n’étaient pas en mesure de le poursuivre […] Les Oblats ont continuellement exhorté Johannes Rivoire à faire face à ses accusateurs et ont déjà exprimé leur soutien à la demande d’extradition du Service des poursuites pénales du Canada
, a fait savoir le père Ken Thorson, qui est à la tête de la congrégation, dans une déclaration écrite.
Le 14 octobre, les autorités françaises ont affirmé dans leur décision que le droit français ne permet pas à la France d’extrader ses propres citoyens et qu’il s’est écoulé trop de temps entre les événements allégués et le dépôt des accusations. En septembre dernier, une délégation de cinq inuits, dont des victimes, s’est rendue en France et a témoigné devant les journalistes, en exhortant les autorités religieuses et civiles à intervenir. En vain.
La France et le Canada ont un traité d’extradition bilatéral, mais les pays ne sont pas obligés d’extrader leurs propres citoyens. Cependant, toujours en septembre dernier, sa congrégation a lancé une procédure de renvoi contre lui : “nous avons entamé une procédure de renvoi canonique, car le Père Rivoire refuse obstinément d’obéir à notre ordre et de se présenter à la justice canadienne», a déclaré à la presse le Père Vincent Gruber, provincial des Oblats de Marie Immaculée de France, en marge de la visite d’une délégation d’Inuits venus soutenir une demande d’extradition déposée par Ottawa contre le religieux franco-canadien.