Le pape François a accepté le 16 novembre la renonciation du père Ivan Brient, qui venait d’être nommé auxiliaire de Rennes le 7 octobre derrnier. Le prêtre évoque des problèmes de santé et un début de burn-out.
Lettre aux prêtres, diacres, responsables des services diocésains, supérieurs majeurs des communautés religieuses, vierges consacrées,
Frères et sœurs du diocèse de Rennes,
Le 7 octobre dernier était publié officiellement que le pape François me nommait évêque auxiliaire de Rennes. Effectivement, le 2 octobre, j’avais répondu favorablement à cet appel dans un esprit de service, heureux de pouvoir contribuer dans cette nouvelle mission à ce que notre Église soit toujours davantage fidèle à l’Évangile du Christ.
Dans les jours qui ont suivi, l’organisation des préparatifs de l’ordination et la réflexion sur ma future mission ont été travaillés avec Mgr d’Ornellas et les équipes diocésaines. Je me préparais à entrer dans la démarche pastorale de cette année et à apporter ma pierre pour qu’ensemble, nous puissions nourrir notre foi selon l’orientation de fond donnée par l’Archevêque. Je consonnais à la belle pensée de saint Paul dans sa Lettre aux Colossiens 3,12-17, pour que nous en vivions tous ensemble. J’étais heureux à l’idée de vous servir dans l’esprit de la parole de saint Paul, désireux de le faire avec un cœur revêtu « de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur et de patience » (Col 4,12) pour qu’ensemble nous ne formions qu’un seul corps (Col 4,15).
Mais, quelques jours après, des problèmes de santé m’ont mis en alerte et m’ont invité à regarder cet engagement de plus près. Après avoir consulté, des signes alarmants de début de burn out ont été clairement diagnostiqués. Ces signes m’ont permis de comprendre que j’étais d’une part, fatigué, et que, d’autre part, j’appréhendais les tensions que cette mission allait susciter en moi et que j’aurais des difficultés à les affronter. Deux médecins m’ont vivement conseillé d’arrêter tout de suite, sous peine d’entrer dans le burn out. J’en ai parlé avec le Nonce et avec Mgr d’Ornellas que je remercie pour leur écoute fraternelle et leur aide.
Après avoir discerné, il m’a paru plus sage de ne pas aller plus avant dans cette mission qui m’était confiée. La charge me paraissait trop lourde et je ne voulais pas prendre le risque de devoir abandonner en cours de route, ni de ne pas pouvoir accomplir correctement cette mission d’évêque auxiliaire.
C’est donc avec regret, mais dans la paix, que j’ai pris la décision de renoncer à cette mission, comme je l’ai écrit au Pape François le 28 octobre dernier pour le lui signifier.
Avec regret, car j’ai le sentiment de vous abandonner avant même d’avoir servi votre belle Église diocésaine ; de faire demi-tour avant même de vous connaître.
Dans la paix, car je sais que le Seigneur sait toujours ouvrir des chemins nouveaux alors même que nous pensons nous trouver dans une impasse.
Aujourd’hui je reçois la réponse du Pape François qui accepte ma renonciation.
A vous tous, je demande pardon pour ce contretemps qui pourra vous surprendre. J’ai commis l’erreur de répondre oui au Saint-Père sans avoir suffisamment mesuré ma fatigue. En vous écrivant, je me présente à vous en toute vérité et simplicité avec mes limites de santé. De ce fait, j’ai préféré ne pas rejoindre l’Assemblée des évêques à Lourdes, afin de prendre un temps de repos.
Pour ma part, je resterai prêtre du diocèse de Vannes, disponible à la nouvelle mission que Mgr Centène voudra bien me confier.
Prions pour nos frères, les évêques dans leur mission de servir l’Église du Christ à la suite des Apôtres. Prions les uns pour les autres, afin que nous puissions toujours discerner la volonté de Dieu sur chacun de nous et sur son Église. Une Église belle, en constante conversion, toujours plus fraternelle, et cherchant à vivre au plus près de l’Évangile du Christ, dans la joie comme dans les épreuves. C’est cela notre Espérance.
Bien fraternellement,
Père Ivan Brient