A l’issue de la dernière Assemblée Plénière de la Conférence des Evêques de France, Philippe Maxence signe une tribune sur le site de l’Homme Nouveau évoquant la déflagration que constitue l’affaire Ricard… Une chose est sûre il y a urgence et elle n’est pas là où les évêques le pensent.
La grande pitié de l’Église de France
Cette déflagration salit profondément l’Église de France par la conduite scandaleuse de certains de ses plus hauts responsables. Il est plus qu’évident que la vérité doit être faite sur ces affaires afin que la justice puisse s’exercer, en premier lieu vis-à-vis des victimes. Cependant les procédures, pour nécessaires qu’elles soient, ne suffiront pas.
L’émotion, compréhensible, ne doit pas non plus être le dernier mot face à ce terrible scandale qui existe depuis des années. Ni la dénonciation, pas plus au demeurant que les remises en cause de certains points de la doctrine catholique déjà avancées par certains. Il faut aller jusqu’à une approche surnaturelle qui n’abolit pas les moyens humains mais qui permettra de les rendre plus efficaces dans le temps.
L’Église de France doit se convertir. En profondeur ! Du sommet de la hiérarchie jusqu’au simple fidèle du rang. Mais cette conversion doit venir d’en haut, de nos pasteurs eux-mêmes. Leur rôle est de nous entraîner, non pas dans des discussions synodales, non pas d’abord dans la mise en place de procédures (pourtant nécessaires, redisons-le), mais dans un grand mouvement de pénitence. De pénitence publique qui pourrait s’inspirer dans la durée de la grande neuvaine d’années mise en place par les évêques polonais du temps du communisme pour le salut de leur patrie.
Un tel mouvement public pénitentiel sera évidemment moqué à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église. C’est dans l’ordre des choses. Nous ne sortirons pas de ce cloaque sans remettre la Croix au cœur même de nos vies chrétiennes.
Et les âmes ?
Ce dernier aspect, fondamental, ouvre la porte à un autre point. Ça suffit ! Nous n’en pouvons plus de ce christianisme rabaissé à un humanisme d’une horizontalité désespérante. Nous n’en pouvons plus des discussions sans fin, dans des assemblées s’autocélébrant en permanence, sortes de réunions Tupperware d’un spiritualisme de bas étage, sans consistance et sans élévation. Nous n’en pouvons plus de cette évacuation permanente de la Croix, de la pénitence, du sacrifice, de l’enseignement traditionnel de l’Église, au profit d’une démocratie élevée au rang de religion et d’un rabâchage inconsistant sur les acquis du Concile. Le feu est à la maison. Les corps sont atteints et les âmes sont menacées. Qui s’en préoccupe ?
Faut-il y voir un signe ? Cette Assemblée plénière de novembre devait ouvrir l’hallali général contre les traditionalistes. La veille de la conférence de presse organisée en urgence par Mgr de Moulins-Beaufort, une certaine arrogance épiscopale était encore de mise sur ce thème, malgré des appréciations différentes voire divergentes des évêques à ce sujet. Je renvoie à l’entretien vidéo accordé par Mgr Aillet à notre envoyée spéciale à Lourdes.
Replanter la Croix
Bravement (comment dire autrement ?) certains évêques concèdent que la liturgie préconciliaire n’est pas d’abord le problème mais qu’il faut coûte que coûte que les jeunes traditionalistes (dont il faut bien admettre le nombre et la détermination) doivent reconnaître le Concile. Se rendent-ils compte, ces « braves » évêques, que cette insistance dans une maison en feu, dévastée, sans lendemain visible, n’est que le signe d’une idéologie déconnectée du réel ?
Il n’y a aujourd’hui qu’une urgence, et ce n’est pas la question du Concile. C’est de replanter la Croix du Christ au cœur même de nos vies, de nos sociétés et de notre Église.
Au temps de Notre Seigneur Jésus-Christ, de nombreuses sensibilités juives côtoient le Fils de Dieu.
Ces groupes religieux juifs, dont leurs membres ne cessent bien souvent de lui poser des questions afin de le mettre à l’épreuve, et ce, jusqu’à sa mort sur la croix agissent en plein jour mais plus souvent subrepticement .
Il me semble que nos clercs catholiques reproduisent entre eux, cette façon de mettre à l’épreuve celui qui diffère de la pensée unique qu’elle soit décanale ou diocésaine.
Comme les Hérodiens, certains prêtres autour du trône de leur évêque glougloutent afin de bien faire leur révérence devant leur supérieur en espérant une place de choix. Surtout lorsque l’épiscope est nouvellement sacré ou nommé.
Comme les Pharisiens, certains prêtres dans la Tradition coassent contre le clergé civilement correct, parce que, eux sont bien habillés et donc bien- pensants.
Comme les Saduccéens, certains prêtres cacabent surtout lorsqu’ils sont en groupe, avec sourire par devant et phrases assassines par derrière. Ce qui faisait dire à un confrère, qui était sollicité pour remplacer le vouvoiement par le tutoiement – après tout nous sommes de la même confrérie, était l’argument imparable – : « par devant on se tutoie mais par derrière on s’entretue, alors je préfère vous vouvoyer »…
Comme les Zélotes, certains prêtres grommèlent, surtout lorsqu’ils ont un liseré violet sur la soi-disante soutane civile et qu’ils font partie du Conseil de Mgr.
Comme les Esséniens certains prêtres zinzinulent. Eh oui !, ils chantent un refrain de cantique ou bien citent un passage d’un psaume pour bien montrer qu’ils ont fait leurs humanités dans des universités de haut rang. Les universités romaines étant le summum. Un prêtre que j’avais connu dans un séminaire interdiocésain, après bien des années, lors d’une rencontre vint me saluer, en me disant tout de go : « je ne me souviens plus de votre nom, mais nous étions bien à Rome, n’est-ce pas ? »…
Tel est l’esprit de nombreux clercs, qui bien sûr, vous feront des théories sur l’évangélisation avec des laïcs à leur solde qui emboiteront tout de suite l’esprit et les manières de tel père.
Voici ce dont nos évêques devraient discuter à Lourdes, ces généraux sans armée n’ont qu’un slogan à la bouche : « Faisons comme si » et ça marche, mais pour combien de temps encore !!!
D’accord avec Philippe Maxence, la question conciliaier a son intérêt, si on traite les questions dnas le bon ordre.
Et avant le Concile, il y a la Croix
Et avant la Croix il y a l’amour. C’est par amour que le Christ monte sur la Croix.
Adoration eucharistique, amour pour Jésus, consécration personnelle au Coeur de Jésus et au Coeur de Marie, vie d’amour poussé jusqu’à offrir ses souffrances comme autant d’offrandes d’amour. Alors tout le reste sera donné par surcroit. Même le rite.
PS : ceci dans les urgences individuelles. Il existe aussi des urgences collectives : Fatima, Paray-le-Monial (pourquoi s’être arrêté à la construction del a basilique ? La demande n’est pas accomplie tant que la France n’est pas consacrée, ne laissons aucun sommeil à nos évêques tant qu’ils n’ont pas fait leur travail), Loublande…Etonnez-vous après que le Christ soit contrarié et que toutes les grâces ne passent pas, si on n’a rien à faire de ses demandes.
J’ose ajouter aux propos de Philippe. La seule chose que ces « prélats », du moins ce qu’il en reste, sera qu’ils doivent simplement retrouver la Foi, la Foi des pères !!!
Et cette Foi là ne se trouve pas dans le modernisme et le relativisme, encore moins dans les roucoulades mondaines, ou les frotifrotis avec le pouvoir temporel séculier ennemi fondamentalement anti-Christique.
Cela se trouvera dans la grande Tradition de ce que fut la sainte Église et certainement par une intime remise en question et le retour à une VRAI VIE RELIGIEUSE, en évitant au passage les persécutions inutiles de certains fidèles…….et l’abandon des « conneries » expérimentales de l’après concile, et leurs cortèges de désacralisation et d’abandons. Et qu’ils y entraînent, comme le font nombre de Pères Abbés les membres du petit clergé.
Dans un article publié en 2019 avec l’accord de François, Benoit XVI a donné son avis sur les causes de ces scandales de mœurs dans le clergé: “Avant tout, pour la nomination des nouveaux évêques, on appliquait le critère de la “conciliarité”…l’attitude conciliaire était comprise comme une attitude critique ou négative à l’égard de la tradition”. Comment s’étonner alors de la qualité de nos évêques ? L’un d’eux à qui je demandais pourquoi ils ne faisaient pas davantage appel au clergé des communautés nouvelles m’a répondu: “on ne sait pas comment ils sont formés”. Toujours la paille et la poutre !