Aujourd’hui est célébrée dans le rite romain traditionnel la dédicace de la cathédrale de Rome. C’est la basilique majeure Saint-Jean de Latran, qui est en fait la cathédrale du Pape. C’est l’église-cathédrale de l’évêque de Rome et la cathédrale « mère et tête de toutes les églises » du monde chrétien. Comme le palais du même nom qu’elle jouxte, elle bénéficie de l’extraterritorialité.
Voici un extrait du site Introïbo sur cette fête:
Le pape St Pie V étendit la fête de la dédicace de la cathédrale de Rome au calendrier universel en 1568 comme double. Léon XIII en fit un double majeur en 1897, et St Pie X un double de IIe classe qui prime donc ainsi sur le dimanche.
Même si ces deux fêtes sont distinctes, la liturgie, au bréviaire unit la dédicace du Latran et celles des deux basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul : à l’Office, en effet [1], les lectures du 1er nocturne se suivent (Livre de l’Apocalypse [2]) et au 3ème nocturne, on lit le 9 novembre l’homélie prévue pour l’anniversaire de la dédicace (St Ambroise) et le 18 novembre, l’homélie prévue pour l’octave de la dédicace (St Grégoire)
La constitution divine de l’Église est hiérarchique, hiérarchie des ministères du Pape aux évêques par la succession apostolique, de l’évêque au curé par la mission donnée par le Pasteur du Diocèse, du curé aux fidèles par l’éminente responsabilité du curé sur chacune des âmes du peuple de Dieu qui lui sont ainsi confiées par l’Église.
Cette hiérarchie se retrouve exprimée de manière liturgique par la hiérarchie des Autels. Les cérémonies d’installation de chaque nouveau successeur de Pierre se terminent par son installation sur la cathèdre de sa cathédrale et la célébration de sa première messe sur l’autel majeure de cette cathédrale, la basilique du Latran. Chaque année, l’Église convoque les fidèles pour l’anniversaire de la dédicace de cette « cathédrale des cathédrales » le 9 novembre.
Devant son autel cathédral, l’évêque de chaque diocèse paraît dans tout l’éclat de sa plénitude sacerdotale. Sanctificateur premier de son troupeau, il exerce sa primauté par excellence chaque fois qu’il célèbre dans l’Église Mère du diocèse, qu’il y confère les saints ordres ou consacre les saintes huiles qui serviront aux sacrements dispensés dans son diocèse. Comme pour la cathédrale du Pape, l’Église convoque les fidèles à l’anniversaire de la dédicace de l’Église Mère du diocèse.
Pour soumettre à l’action vivifiante de son sacerdoce jusqu’aux extrémités les plus reculées de son diocèse, l’évêque détache des prêtres et les envoie avec mission « d’offrir, de bénir de présider, d’instruire et de baptiser » en dépendance de lui, chacun devant l’autel paroissial que lui ou ses prédécesseurs ont dressé et consacré. Comme les prêtres dépendent de leur évêque, ainsi les églises paroissiales dépendent de l’Église Mère du diocèse.
L’extension du royaume surnaturel du Christ dans les âmes par le rayonnement de sa lumière et la diffusion de sa vie constitue une œuvre de conquête conduite par la hiérarchie sacerdotale de l’Église militante, qui, au fur et à mesure qu’elle enseigne les nations et les baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, les groupe autour de ses autels comme autour d’autant de foyers où elle leur départit sans mesure la vie surnaturelle, la vie divine, la grâce qui émane de la plénitude du Christ. Dans un diocèse, les autels paroissiaux constituent les bornes miliaires de la prise de possession du royaume des âmes par l’Église.
Non seulement les fidèles sont convoqués chaque année pour l’anniversaire de la dédicace de leur église paroissiale, mais la liturgie en fait la solennité le dimanche suivant.