L’épiscopat français a donc sorti les cas différents de 11 évêques mis en cause pour des abus, dont :
- Mgr Jean-Pierre Ricard
- Mgr Michel Santier
- Mgr Emmanuel Lafont (Cayenne) pour des faits d’abus de faiblesse et de harcèlement moral
- Mgr Jean-Michel Di Falco soupçonné d’agressions sexuelles – la cour de Cassation vient de casser le jugement qui déboutait le plaignant, l’affaire devra être rejugée sur le fond.
- Mgr Hervé Gaschignard, démissionné pour des comportements inappropriés (classement sans suite)
Trois autres cas ont été détaillés par Mgr de Moulins-Beaufort : deux sous le coup d’une enquête de la justice civile, un dont le signalement n’a pas encore été pris en compte. A suivre.
A côté de ces cas émérites, pas d’évêque en poste ?
Pourtant, il y a des choses à dire, par exemple sur l’archevêque de Paris, lorsqu’il était à Lille entre 2008 et 2022. C’est public et la presse locale avait évoqué ces affaires.
En 2011, l’abbé Philippe Detré, prêtre du diocèse de Lille, avait été dénoncé par la mère d’une de ses victimes, laquelle venait tenter de se suicider. De façon concomitante une lettre anonyme avait été reçue par Mgr Laurent Ulrich de l’Archidiocèse de Lille en mars 2011, et transmise au procureur de Lille. Mgr Laurent Ulrich a attendu près de 17 mois et l’arrestation de l’abbé Detré en juillet 2012 pour lui retirer sa charge de curé de Bollezeele.
En décembre 2015, l’abbé Benoît Huet, également prêtre du diocèse de Lille, a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis et mise à l’épreuve pour des agressions sexuelles sur un enfant de 12 ans, entre 1992 et 1994. La victime avait mis plus de 20 ans pour porter plainte. Au moment de sa condamnation l’abbé Huet était encore curé de la paroisse lilloise Notre-Dame-de-Pentecôte. Pourtant, il avait auparavant reconnu les faits devant son évêque Mgr Ulrich. Ce dernier a précisé avoir contacté le Procureur de la République pour savoir s’il pouvait laisser l’abbé Huet à son poste de curé, ce à quoi le Procureur lui aurait répondu qu’il n’y voyait pas d’inconvénient. Comme dans l’affaire Detré, Mgr Ulrich avait tardé jusqu’au jugement pour informer les paroissiens et retirer à l’abbé Huet ses responsabilités pastorales.
L’abbé Christophe Yernaux a été condamné à de la prison en 2008 pour détention d’images pédopornographiques ; il a purgé sa peine, puis il a été remis dans le ministère paroissial par Mgr Ulrich. Interrogé par un fidèle du diocèse sur cette imprudence, Mgr Ulrich a répondu qu’il avait prévenu le conseil paroissial du passé de ce prêtre.