Les conférences se sont poursuivies pendant cette 7ème rencontre Pax Liturgica. Aldo Maria Valli est un blogueur et journaliste. Avec humour, il a rappelé qu’il n’a jamais vu de converti se dire ému de la pastorale ou d’un synode. Quand on entre dans l’Église, on cherche la beauté et la vérité. Le latin est le sceau de l’universalité de l’Église. Avec l’introduction massive du vernaculaire, on a fait de l’Église un organisme purement humain.
Peter Kwasniewski, spécialiste americain des questions liturgiques et universitaires, a parlé des différences entre les évolutions homogènes du rite romain traditionnel et le nouveau rite de la messe de Paul VI, même s’il y avait déjà des altérations sous Pie XII et sous Jean XXIII. Il a mis en cause la conception de l’autorité pontificale absolue qui a prospéré avant le Concile. Ainsi, il a mis en cause du positivisme de l’hyperpapalisme. Pendant 15 siècles, l’Église a poursuivi une vie liturgique sans missel promulgué par le Pape. Il a écarté l’objection soulevée par les conservateurs concernant le rejet des documents romains: le rejet d’Humanae Vitae n’est pas celui de Traditionis Custodes (nota: au passage, Traditionis Custodes n’est pas un acte du magistère).
Le culte traditionnel, c’est une pietas. Une piété grandie dans le temps. Ce n’est pas seulement une sensibilité. Pour Peter Kwasniewski, le combat est bien engagé: les fidèles sont plus réactifs qu’ils ne l’étaient dans les années 1970. Les opposants peuvent annuler et abolir, mais ils échoueront un jour ou l’autre.
Christian Marquant, président de Paix Liturgique, a conclu cette rencontre. Les fidèles attachés au rite traditionnel ne sont pas des esthètes. Il a rappelé les critiques qui leur sont adressées: « vous n’existez pas ! » En fait, c’est une erreur d’être pessimiste. En 1976, un journal Le Progrès de Lyon avait publié une enquête qui estimait que 42% des catholiques estimaient que l’Église allait trop loin dans ses réformes et que 35% approuvaient les positions de Mgr Lefebvre. Les ennemis de la paix liturgique sont aux commandes, mais ils n’existent pas… Un appel à poursuivre ce combat. Traditionis Custodes a été écrit parce que la Tradition rayonne dans le monde. Il y aurait même 95 ou 99 pays où la messe traditionnelle est dite. Traditionis Custodes, c’est le cri de la bête en train de mourir.