Après l’affaire Santier – où des abus ont été commis par celui-ci, alors prêtre à Coutances, dans le cadre d’un accompagnement spirituel, où il manipulait les confessions et poussait les pénitents à se dénuder devant le saint Sacrement, une nouvelle affaire d’abus, notamment dans le cadre d’un accompagnement spirituel, suscite un très fort malaise dans le diocèse de Versailles. Ce dernier n’a publié les sanctions canoniques visant un curé, ex-maître de chapelle à la cathédrale pendant 30 ans, qu’au moment de sa mort, et est réticent, malgré l’appel de victimes, à faire un appel à témoignages dans les paroisses où il a exercé, afin de faire la lumière sur ses abus.
L’affaire a été révélée par Paix Liturgique, qui retrace le parcours de feu le père Jean-Jacques Villaine.
Suite à un message du vicaire général aux prêtres du diocèse de Versailles qui signale que les funérailles du père Jean-Jacques Villaine auront lieu dans la plus stricte intimité en raison des sanctions canoniques le visant, “le père Thierry de Lastic, du diocèse de Versailles – qui a déjà eu un rôle de lanceur d’alertes pour d’autres affaires, notamment à la mort du père François de Foucauld [cf. lettres n°871 et 873 ] a envoyé un mail à l’évêque, Mgr Crépy : « j’ai cru, le 13 octobre, que le message adressé par Brèves [au presbytérium] ferait l’objet d’une publication sur le site diocésain ou en presse. Il n’en a rien été. Je vous demande de le faire sans tarder, en presse, sur le site diocésain et dans les paroisses où Jean-Jacques Villaine a été en poste […] la publication des sanctions canoniques frappant Jean-Jacques Villaine aurait pu libérer la parole d’autres victimes éventuelles ».
Le conseil presbytéral aurait du se saisir immédiatement de cette affaire, et de toute affaire du même genre, pour vous interpeller publiquement et montrer que l’institution ecclésiale met en place en son sein des instances de contrôle en altérité du pouvoir épiscopal. Mais le conseil actuel, constitué en assemblée de « notables », ne peut absolument pas jouer ce rôle salutaire pour la vie du diocèse ».
“Selon nos informations, Mgr Crépy n’a pas pris le temps – à ce jour – de lui répondre. Pourtant, Mgr Crépy est le responsable de la CEF pour la question des abus sexuels – et surtout, il est évêque de Versailles“.
Paix Liturgique retrace le parcours du père Jean Jacques Villaine, qui a fait ses études de 1947 à 1952 au petit séminaire de Grandchamp, fermé en 1970, puis est entré au séminaire.
- ” Ordonné en 1959 pour le diocèse de Versailles
- Vicaire à Vigneux-sur-Seine de 1959 à 1964
- Vicaire à Saint-Pierre saint Paul de la Celle-saint-Cloud de 1964 à 1969
- Chef du chœur liturgique de la paroisse Saint-Louis de Versailles, qu’il dirige juqu’en l’an 2000
- Vicaire à Saint-Louis de Versailles, de 1969 à 1987
- Curé au Triel-sur-Seine, de 1987 à 1999. Sa paroisse publie aussi le message du vicaire général. Les faits décrits dans le témoignage de la victime publié en 2019 y ont été commis.
- Curé au Vésinet, de 1999 à 2007. Sa paroisse annonce sa mort en publiant le message du vicaire général.
- Curé dans le groupement paroissial de Saint-Arnoult en Yvelines, à Clairefontaine, « au service » de la paroisse, de 2007 jusqu’en 2017. Le bulletin paroissial de novembre 2019 indique : « Le 15 décembre, nous accueillerons à Saint-Arnoult le père Jean-Jacques Villaine, très présent sur notre groupement pendant une dizaine d’années, afin de fêter ses 60 ans de sacerdoce ! La messe de 11 heures, festive, suivie d’un apéritif et d’un repas partagé dans la salle paroissiale, permettront de lui manifester toute notre affection pour ce bel anniversaire et d’en rendre grâce à Dieu. Nous vous y attendons très nombreux! ».
“Nous avons contacté l’association Comme une mère aimante, à Versailles, qui accompagne les victimes d’abus sexuels du clergé“, poursuit Paix Liturgique. “En 2019, elle a publié le témoignage d’une jeune femme, qui entre ses 19 et 22 ans a été la victime d’abus de la part du père Jean-Jacques Villaine, alors qu’elle allait dans sa chorale à Versailles, et qu’il l’accompagnait spirituellement (cf. ci-dessous son témoignage). Il résidait alors à Triel-sur-Seine, dont il était curé.
Un quart de siècle après les faits, la victime s’est décidée à porter plainte – l’affaire était juridiquement prescrite, mais la publication de son témoignage par l’association Comme une mère aimante a permis à la procédure canonique d’aller jusqu’au bout, alors qu’il était déjà retraité, à la maison de retraite Saint-Louis […] L’association a répondu sur [Facebook] à un de ses ex-paroissiens de Triel qui posait la question, au sujet desdites sanctions canoniques, qui n’ont pas été rendues publiques : « En 2021, l’évêque de Versailles a pris des sanctions canoniques à son encontre : « l’abbé Villaine n’exerce plus son ministère sacerdotal, hormis la célébration ou la concélébration dans la maison de retraite où il réside ; l’abbé Villaine ne peut plus entendre les confessions, ni célébrer aucun sacrement. »
“Jean-Jacques Villaine aurait fait (au moins) deux autres victimes
. Une qui est maintenant décédée
. Une autre dont le témoignage est parvenu à l’association, mais qui n’envisage pas de porter plainte
Par ailleurs plusieurs sources concordantes au sein du diocèse de Versailles, mais aussi des paroisses où le père Jean-Jacques Villaine a exercé, se souviennent de « comportements déplacés lors des confessions, notamment vis-à-vis de jeunes femmes tout juste majeures, ou adolescentes ».
Un appel à témoignage et la publication de cette affaire pourrait libérer la parole d’autres victimes – d’autant que, comme pour l’affaire Santier, ces abus et comportements déplacés ont eu lieu lors d’accompagnements spirituels“, relate encore Paix Liturgique.
Néanmoins malgré plusieurs demandes, Mgr Crépy – pourtant chargé, à la CEF, de la lutte contre les abu sexuels du clergé – n’a pas souhaité lancer d’appels à témoignages ou tout au moins communiquer sur cette affaire auprès des fidèles du diocèse de Versailles. Un silence assourdissant qui interroge.
Dans la foulée, Paix Liturgique a publié in extenso le témoignage de la victime qui a initié la procédure canonique, et que l’on trouve sur le site de l’association Comme une mère aimante. Il a été envoyé sur le site en “mars 2019“.
La Vie revient aussi sur cette affaire : “seules deux paroisses, dont il a été le curé, en parlent, de façon laconique [Triel et le Vésinet]. “Jean-Jacques Villaine, prêtre à la retraite du diocèse de Versailles, est mort le 9 octobre. « Ses obsèques seront célébrées mardi prochain 18 octobre dans la stricte intimité du fait de sanctions canoniques qui imposent cette disposition », indiquait mi-octobre un communiqué de la paroisse Sainte-Marguerite du Vésinet, dont Jean-Jacques Villaine avait été curé. Pas de détail sur les mesures en question, encore moins sur leurs raisons. L’existence de mesures canoniques à l’encontre du prêtre, curé de plusieurs paroisses successives dans les Yvelines, a été divulguée par l’évêque de Versailles, Luc Crepy, aux prêtres du diocèse, à la suite de son décès. Aucun communiqué n’a été publié à ce sujet sur le site du diocèse. À quelques jours de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, du 3 au 8 novembre, ce cas pose, une fois de plus, la question du secret des sanctions canoniques sur des clercs“. La victime a témoigné pour La Vie.
Mgr Crepy serait-il enfin disposé à démissionner à l’instar de Mgr Winzer ? Ou bien à se laisser conseiller, entourer, aider par des gens compétents au lieu de s’enfermer dans sa toute-puissance que sa foi n’éprouve guère visiblement ? Quand on pense que ce monsieur a reçu les honneurs de la République pour son engagement dans la lutte contre les abus, alors qu’il n’a que mépris pour les victimes déclarées ou encore silencieuses ! Il préfère la vaine gloire à la vérité. Il doit démissionner !
Mais attendez la suite, ça viendra. quand les magouilles des eudistes éclateront, ce sera la débandade dans leur collège de Versailles et leur grand séminaire d’Orléans !
C’est mal de cacher la souffrance des pauvres victimes ! Allez, les eudistes, vous êtes des menteurs, bye bye !
Tous ces évêques sont trop occupés à faire la chasse à la Tradition pour faire le ménage ailleurs.
Combien de temps encore Mgr Blaquard va-t-il continuer à confier la responsabilité de son grand séminaire d’Orléans aux pères eudistes ? A l’instar du cas Santier, et maintenant Crepy, leurs petits arrangements peccamineux paraitront un jour à la lumière médiatique et il ne sera plus possible aux fidèles encore une fois scandalisés que les évêques ne savaient pas. Les belles lettres pastorales sur l’amour, c’est bien, mais il est temps d’agir en vérité et en acte Monseigneur !
@ Mireille Leuleu : pouvez-vous approfondir ce que vous entendez par “arrangements peccamineux” ? Certes, que l’équipe des pères du séminaire Notre-Dame de l’Esperance soit ignare de la Tradition, qu’elle soit dirigée par un père eudiste toujours absent, un guignol sans aucun discernement, que ce séminaire interdiocesain soit devenu un séminaire principalement pour des extrametropolitains, tout cela est bien connu de rous, exception faite de nos évêques fondateurs visiblement. Si, à cela, s’ajoutent des affaires scabreuses du genre de celles révélées actuellement par les medias, nous voilà bien ! Alors, que font les évêques fondateurs du séminaire d’orleans ??
Messieurs,
C’est avec tristesse que j’apprends le décès de l’abbé Jean-Jacques Villaine qui fut l’abbé de ma jeunesse à Vigneux sur Seine de 1959 à 1963. Je lui dois mon ancrage dans la Foi, l’amour de la musique sacrée et de l’orgue. Il fût mon grand frère spirituel dans la Foi. Je lui dois beaucoup, m’ayant formé au chant choral, l’animation jeunesse et la photographie. Je suis allé le voir plusieurs fois, à La Celle-St Cloud, Versailles, Triel, Clairefontaine et tout dernièrement deux fois à la Maison Saint-Louis, la dernière en mai 2022. Dans cette dernière entrevue, il me disait sa joie d’avoir été à l’ordination d’un jeune qu’il avait baptisé à Versailles.
C’est avec consternation que j’apprends les faits qui lui sont reprochés.
Il est consternant de voir tomber un bon prêtre dans les filets du Démon de Midi.
[…]
Lors de notre dernière entrevue, à la maison Saint Louis, l’abbé Villaine m’a dit avoir rencontré Mgr Crépy.
Je prierai pour mon ami et ferai dire des messes à son intention.
Je prierai également pour la victime dans l’espoir qu’elle retrouve le chemin de la Foi
Mdrr !!!
Et ces guignols prétendent interdire nos messes et notre pastorale traditionnelle, selon l’usus antiquior, au sein de l’église romaine qu’ils ont trahis.
Comme l’ancien prelat niçois (Sanka..), tout en laissant croire qu’il était apeuré, craintif de la violence ambiante, cela motivant des dépenses en systèmes d’alarmes sophistiqués dans l’évêché !!!
C’est avec tristesse que j’apprends le décès de l’abbé J-J Villaine , qui procéda à la célébration de notre mariage , avec mon épouse Françoise Besson , qui lui avait succédé à la direction de la chorale paroissiale de Vigneux sur Seine . Elle lui devait le choix de sa carrière de professeur d’éducation musicale . J’eus le plaisir de jouer les partitions de violoncelle au cours de divers concerts qu’il dirigea à la cathédrale de Versailles .
Certes , j’ignore ce que fut la vie privée de l’abbé : il était bel homme , cultivé , plein de conviction … Mon épouse atteste cependant du fait que certains comportements féminins à son égard pouvaient parfois présenter quelque ambiguïté …
Que l’âme de l’abbé repose en paix .
Roger Michaud
Si cet homme pensait moins à sa propre gloire qu’au bien spirituel du Peuple de Dieu, il aurait le cran et l’honnêteté de démissionner ! Comment pouvait-il répéter en boucle au micro des journalistes, il y a un an, lors de la publication des travaux de la Ciase, qu’il avait “honte” et que sa “première pensée” allait aux “victimes d’abus”, pour continuer des mois après à dissimuler la vérité à ses fidèles ?? Il ment pour protéger son pouvoir. Mais flûte, qu’il démissionne enfin !!