Elle a échappé au massacre à la bétonneuse. L’église néoclassique d’Arc sur Tille, que l’Etat, le maire d’alors et Mgr Minnerath, archevêque de Dijon, voulaient détruire, a été sauvée. Restaurée, elle a ouvert ce 10 septembre 2022, même s’il reste encore 200.000 euros à trouver pour effectuer les travaux de finition.
La Tribune de l’Art rappelle les circonstances du dossier : “Alors que la DRAC avait plusieurs années auparavant commandé deux études successives afin d’estimer la faisabilité de l’opération et son coût, tandis qu’un architecte du patrimoine, mandaté par l’association, avait réalisé une troisième étude s’appuyant sur les deux premières afin de les actualiser en privilégiant dans une première tranche le sauvetage de l’église, le préfet affirmait que ce travail n’était pas valable, et qu’il était impossible de la sauver.
Il se contentait, employant le terme « déconstruction », un euphémisme habituel chez les adeptes de la démolition du patrimoine qui n’assument pas complètement leurs actes, de proposer de « préserver certains éléments d’ordres cultuel ou patrimonial, tels que : l’autel, le baptistère, les vitraux, les cloches, une pierre tombale classée », de concevoir un « lieu de mémoire » (sic) à l’emplacement de l’église, et « l’édification, sur un terrain proche, d’un nouveau lieu de culte ». Il prenait soin de souligner « l’assentiment » de l’archevêque de Dijon, Mgr Minnerath. Il encourageait même – c’est écrit dans le courrier – « le maire d’Arc-sur-Tille [à] s’engager au plus vite dans la mise en œuvre de son projet ».
La mairie, l’Église et l’État s’entendaient donc pour décréter la destruction d’un édifice que l’État avait auparavant refusé d’inscrire monument historique malgré le vote unanime de la commission. Une attitude inadmissible, d’autant que la loi n’exige pas l’accord du propriétaire pour décider d’une telle protection.
Heureusement, l’association a tenu bon. Et, surtout, lors des élections suivantes, le maire a été battu avant d’avoir pu mettre en œuvre ses funestes desseins. Le nouvel élu, Patrick Morelière, qui est toujours aujourd’hui le maire du village, était dans des dispositions toutes différentes. Ce qui était impossible est devenu une réalité : l’église d’Arc-sur-Tille a été sauvée (ill. 1 et 2), l’argent nécessaire étant peu à peu réuni, grâce à l’association et à la participation de nombreux mécènes, notamment fédérés par la Fondation du Patrimoine, et plus récemment grâce à la mission Bern.
Il aura fallu trente-trois ans entre la fermeture de l’église (en 1989) et sa réouverture [3]. Mais le délai le plus important, celui entre sa fermeture et le début des travaux, aurait pu être évité si chacun, notamment l’État, avait joué son rôle. Le chantier proprement dit (incluant la recherche de financements) aura duré en tout et pour tout moins de dix ans.
Le budget total, jusqu’à la date d’aujourd’hui, se monte à environ 1 670 000 € dont 920 000 (plus de la moitié) ont été trouvés grâce au dons et legs. Il faudra ajouter encore environ 200 000 euros pour les travaux de finition, soit un total de 1 870 000 €“.
En fin de compte, l’église – qui n’est toujours pas classée, l’Etat n’aimant guère assumer ses erreurs, a été sauvée et rouverte. Elle est toujours au milieu du village, et ceux qui voulaient la détruire ont disparu – y compris Mgr Minnerath qui a fini par prendre sa retraite.
Mgr Minnerath, en toute fin de son épiscopat, avait vendu une chapelle dans Dijon à un promoteur immobilier, pour qu’elle soit rasée et remplacée par un immeuble, et ce au motif de payer la contribution du diocèse au fonds Selam. Néanmoins les habitants se sont mobilisés, ainsi que la mairie, et cette chapelle a finalement échappé au massacre à la bétonneuse elle aussi.
Une église catholique sauvée, non pas par la hiérarchie, non pas par les politiques, mais par la volonté courageuse et farouche de la Tradition, des mécènes et autres défenseurs acharnés du patrimoine. Honneur à eux ! Sursum corda !
Le mal vient très certainement du fait que bon nombre de nos évêques se caractérisent par un vide culturel abyssal.
La Vigne ravagée par ses propres pasteurs. Malédiction sur leurs têtes de Juda ! Bergoglio en premier.
Comme on peut le constater ici, même l’Eglise … est “vendue” au profit! Dans quel monde affairiste vivons-nous si même la FOI chrétienne ne peut plus être respectée par ses “pasteurs” qui la fusillent dans le dos!
Bonjour,
Très bon article à ceci près…que Monseigneur MINNERATH s’est opposé fermement à la destruction de l’Église Saint MARTIN.
Une coquille que nous vous demandons de bien vouloir corriger.
Le Maire d’arc-sur-tille
Patrick MORELIERE
Le peu que laisse entrevoir la photo est magnifique !
L’Etat en 1905 quand I’Eglise a été spoliée s’engageait à entretenir nos lieux de culte, sans limitation de durée.
Aucun évêque pour dénoncer cela ?
Maintenant que ce beau bâtiment a été restauré grâce à des fonds privés, à qui appartient-il? Encore à ‘Etat qui va gentiment le laisser dépérir pendant un siècle???
Bonsoir Monsieur
Il a en partie été restauré grâce à des fonds publics, la mobilisation des citoyens, des mécénats, la mission Bern… et appartient toujours à la commune.
Le “fonds Selam” est destiné à indemniser les victimes d’abus sexuels, entre autres ceux commis par des prêtres, des évêques, etc… Faut-il encore une fois rappeler à ces derniers que les possessions des diocèses, qu’eIIes soient immobilières, financières ou autres ne Ieur appartiennent en AUCUNE FACON ? Ces biens n’ont pu être acquis qu’avec Ies dons et contributions de leurs fidèles sur plus d’un siècle,ce qui représente des sommes considérables. En disposer aussi peu que ce soit comme si c’était leur propre bien pour indemniser les victimes de leurs répugnantes turpitudes est un ABUS DE POUVOIR dont ils devront répondre un jour devant notre Seigneur Jésus Christ.
Les clercs qui ont été convaincus par Ia Justice d’avoir commis de teIs abus ont souvent des biens propres. Qu’ils les vendent !!!
Oui, c’est très bien et heureusement, mais attention à FRANÇOIS.