Le voyage du pape François au Kazakhstan a obligé le quotidien La Croix à se pencher sur la figure de Mgr Schneider, “un évêque du Kazakhstan populaire dans les milieux traditionalistes”. Nous y lisons même un propos de Jeanne Smits et de l’abbé de Tanoüarn. Et de fait, le personnage n’est pas inintéressant, lorsque l’on se penche sur son parcours :
Né en 1961 à Tomok, dans l’ex-République soviétique de Kirghizstan, Athanasius Schneider est issu d’une famille d’Allemands de la mer Noire, qui fut déportée après la Seconde Guerre mondiale dans un camp de travail de l’Oural russe avant de s’établir en Kirghizstan. Le climat de l’époque est peu propice au catholicisme : les persécutions staliniennes répriment durement les catholiques pratiquants. La famille Schneider fréquente l’église clandestine et hébergera même le bienheureux père Oleksy Zarytsky, condamné à plusieurs reprises pour son activité religieuse. « Dans son premier livre (Dominus est. Réflexions d’un évêque d’Asie centrale sur la sainte communion, 2011.), il raconte comment sa mère allait chercher en cachette l’Eucharistie, parfois au péril de sa vie, explique Jeanne Smits, sa traductrice, figure de la sphère “tradi”. Lorsqu’il est arrivé en Allemagne par la suite, il a été choqué que la communion soit prise dans la main et non sur la langue. Son histoire lui a enseigné une grande révérence pour la communion. » Ordonné prêtre en 1990 au sein de l’Ordre des chanoines réguliers de la Sainte-Croix de Coïmbre, une congrégation de spiritualité augustinienne dévouée au culte liturgique solennel et à l’adoration du Saint-Sacrement, il part au Brésil où il passe plusieurs années. En parallèle, il poursuit à Rome des études de patristique avant d’être envoyé au Kazakhstan. Il reçoit l’ordination épiscopale en 2006. […] Polyglotte (il connaît le russe, l’allemand, l’italien, le français, l’espagnol et le portugais), il effectue régulièrement des conférences dans le monde pour présenter ses ouvrages et défendre la liturgie tridentine.
Et voici pourquoi il est apprécié :
Acolytat ouvert aux femmes, messe tridentine, place des religions, vaccination : les sujets de divergence entre Mgr Schneider et le pape ne manquent pas. […] Ces dernières années, Mgr Schneider s’est fait remarquer par son opposition franche à plusieurs initiatives du pape François. En 2016, il soutient les quatre cardinaux (Burke, Brandmüller, Caffarra et Meisner) ayant publiquement publié leurs dubia (doutes) quant au contenu de l’encyclique Amoris laetitia, en particulier concernant l’éventuel accès aux sacrements de divorcés remariés. Lorsque l’ancien nonce apostolique à Washington Carlo Maria Viganò accuse en 2018 dans une lettre le pape François d’avoir été averti des abus sexuels commis par le cardinal déchu Theodore McCarrick, Mgr Schneider réagit en indiquant ne trouver « aucun motif raisonnable et plausible de douter du contenu véridique du document ».