Comme l’a indiqué mon confrère, Mgr Eychenne, évêque de Pamiers, a donc été nommé à Grenoble, suite au départ de Mgr de Kérimel, nommé à Toulouse. C’est une mauvaise nouvelle pour les fidèles attachés à la messe traditionnelle, persécutés par Mgr de Kérimel. Nous avions vu en effet que Mgr Eychenne s’en était pris à la messe traditionnelle, avec ce vieil argument d’Eglise en dialogue… sauf avec les tradis. Une Eglise en dialogue pour que sa parole soit audible… tellement audible que les séminaires sont vides comme les églises. Le diocèse de Pamiers, combien de vocations ?
Diocèse rural dont les églises se désertifient, Pamiers compte moins de vingt curés pour plus de 300 paroisses. Mgr Jean-Marc Eychenne, qui fut membre de la Communauté Saint-Martin, porte au maximum une tendance qui va se généralisant : faire du diocèse une entité unique parfaitement centralisée du point de vue pastoral, et, du point de vue économique, une entreprise dont l’évêque est le gérant et les curés, les salariés.
Ses inquiétudes compréhensibles, sa formation de religieux, son goût personnel pour les règlements détaillés au maximum, lui ont fait porter, le 29 juin 2017, un « décret sur la gestion économique et immobilière du diocèse de Pamiers » : pour l’évêque de Pamiers, les paroisses canoniques ne sont que des relais d’un gros “machin” diocésain. À Pamiers donc, toutes les ressources perçues au niveau paroissial, denier de l’Église, casuel, quêtes, produit des ventes de cierges, revenus locatifs, sont affectés d’un prélèvement de 45 % en faveur du diocèse (art. 1), ce qui, pour des paroisses de peu de revenus, est considérable. Or, le Code de Droit canonique permet seulement à l’évêque de percevoir sur les personnes physiques et juridiques, comme les paroisses, soumises à son gouvernement « un impôt modéré » (can. 1263). Pour donner une comparaison, les paroisses de Paris, sans comparaison plus riches, subissent un prélèvement de 15 %. Le traitement des prêtres est de 750 € par mois, ce qui est honnête compte tenu du fait que les prêtres sont logés par la paroisse et sans charge de famille. Mais à Pamiers, ceux qui disposent d’autres ressources personnelles verront leur traitement réduit d’autant (art. 14), système tout à fait exogène au fonctionnement séculier et non pas religieux du clergé diocésain. Le nombre de messes avec honoraires de messes que peut célébrer un prêtre chaque mois est de vingt. Le surplus d’honoraires doit être remis au diocèse qui les redistribuera à des prêtres recueillant par eux-mêmes peu d’honoraires (art. 28). Cette disposition – qui existe dans un certain nombre de diocèses, mais non écrite – est contraire au droit qui fixe avec soin les implications de la responsabilité grave et strictement personnelle qu’endosse le prêtre qui reçoit une offrande pour dire une messe (les restrictions du Code sont que le prêtre ne doit pas en conserver plus que celles qu’il pourrait dire en une année et qu’il ne doit pas percevoir deux honoraires s’il célèbre deux messes le même jour). Bien sûr, si l’honoraire donné surpasse l’honoraire légal, il devient à Pamiers un don taxable par le diocèse (art. 1 et 31). Les sommes déposées sur les comptes des paroisses pour leurs dépenses courantes ne peuvent excéder que quelques milliers d’euros, le surplus étant mis en dépôt sur les comptes de l’association diocésaine, qui se charge des placements. Toutes dépenses paroissiales non courantes nécessitent une concertation avec le Conseil diocésain pour les affaires économiques. Et toutes les questions relatives aux immeubles, propriété canonique – mais pas civile – des paroisses, sont examinées par ce Conseil. Le plus étrange dans ces dispositions est sans doute dans le fait que les « dons paroisses », libéralités entre vifs ou post mortem faits spécifiquement par les donataires ou les légataires à telle paroisse, sont aussi ponctionnés de 45% par le diocèse (art. 1).
Cette tendance fait des curés, jouissant d’une juridiction ordinaire (c’est-à-dire non pas d’une délégation mais d’une juridiction attachée à leur fonction), de simples salariés sans autonomie de l’association diocésaine.
Mgr Eychenne est aussi celui qui demande pardon pour les Cathares (?), qui édicte 10 nouveaux commandements écolos, fustige le cléricalisme (c’est une mode… malheureusement, le cléricalisme à l’encontre des fidèles attachés à la messe traditionnelle est bien en vigueur), s’inquiète que nous ne sommes plus des humanistes, et qui n’hésite pas à accuser l’Eglise.