Extrait de la dernière lettre de Paix Liturgique :
[…] de nombreux amis prêtres des diocèses français nous parlent, encore aujourd’hui, de réunions entre évêques et vicaires généraux en présentiel, comme l’on dit aujourd’hui, ou en visioconférences, dans lesquelles les réflexions au sujet de la liturgie traditionnelle ne sont pas toujours le sujet unique mais en tout cas un sujet très important… On a d’ailleurs l’impression que la liturgie traditionnelle, dans l’Église conciliaire, est LE sujet. Un Sous-Secrétaire de la Congrégation du Culte divin, aujourd’hui décédé, me racontait que lorsque des évêques en visite ad limina étaient reçus à la Congrégation, il y avait toujours un grand désordre dans les interventions autour des thèmes que lançait le Cardinal-Préfet. Mais lorsqu’on abordait le sujet de la liturgie tridentine, tout d’un coup l’attention devenait maximale : on entendait une mouche voler.
Et à quoi aboutissent ces réunions récentes ?
À des partages d’expériences, d’échanges d’informations ou de rumeurs (tous les instituts ex-Ecclesia Dei, répètent-ils, vont être soumis à de méchantes visites canoniques), voire à des lancements de sondes, dans le but d’instaurer des stratégies communes quant à la manière ou les étapes à mettre en œuvre pour parvenir à appliquer Traditionis custodes, c’est-à-dire pour éradiquer la liturgie ancienne.
Et qu’en ressort-il ?
Il en ressort que la Blitzkrieg dont ils rêvaient s’est enlisée. Dès le début, les évêques, talonnés par des membres très excités de la Curie romaine, ont tout de même hésité à prendre le risque d’une nouvelle guerre liturgique générale, dont ils n’ont plus les moyens, les hommes, l’enthousiasme. Ils n’ont pas, non plus, la maîtrise d’Internet. Ils restent profondément idéologues, mais il leur faut user de ruse et agir à la manière du dernier Horace contre les Curiace, en frappant un groupe, puis une messe, puis une communauté, petit à petit, pas à pas, par étapes, plutôt que de frapper tout de suite un grand coup.