Dans un message adressé aujourd’hui aux prêtres et aux fidèles de son diocèse, Mgr Dominique Rey s’exprime publiquement à la suite de la suspension des ordinations demandée par Rome:
Chers frères et sœurs du diocèse de Fréjus-Toulon,
Voici trois semaines, à la demande de Rome, j’annonçais la suspension des ordinations qui devaient nous réunir aujourd’hui. Cette nouvelle a suscité un grand émoi dans tout le Diocèse, d’autant plus qu’elle touchait notre séminaire de la Castille, auquel nous sommes tous précieusement attachés. Chez les prêtres, comme chez vous chers fidèles, cette décision romaine a semé un trouble légitime dont je mesure l’ampleur.
Notre attention se porte avant tout vers les séminaristes, notamment les futurs ordinands et leurs familles. Je remercie tous ceux qui m’ont témoigné combien ils portaient ces jeunes dans la prière. Je sais combien nos ordinands vivent ce moment avec douleur et gravité, accueillant dans la foi la croix qu’il leur est demandé de porter. A eux, mais également à leurs frères du séminaire, qu’ils viennent de l’intégrer ou qu’ils y soient présents depuis plusieurs années, je veux redire qu’ils peuvent compter sur mon action et ma vigilance au bénéfice de leur formation, ainsi que sur mes prières.
Cette suspension des ordinations appelle une suite et des éclaircissements. Je suis en dialogue avec les autorités romaines, le Cardinal Ouellet plus directement, afin de lever les questions qui subsistent et de trouver tous les moyens possibles pour améliorer le fonctionnement du Diocèse, l’accompagnement des communautés, l’accueil et la formation des vocations. Je souhaite poursuivre, en ce sens et avec l’objectif de parfaire et de corriger encore, le travail accompli à la tête du diocèse de Fréjus-Toulon depuis 22 ans maintenant.
Je garde une relation de confiance avec Monseigneur Jean-Marc Aveline, notre archevêque métropolitain de Marseille, avec qui je travaille fraternellement. Les échos positifs de sa visite effectuée au long de l’année 2021, ainsi que ceux de Monseigneur Bataille, évêque de Saint-Etienne, à qui j’avais demandé une visite pastorale de notre séminaire en mai 2021, nous encouragent à poursuivre le travail effectué ces dernières années par les professeurs du séminaire et les recteurs successifs que je remercie pour leur engagement.
Notre séminaire se distingue par la présence de candidats appartenant à des communautés de sensibilités liturgiques et de charismes ecclésiaux divers. L’harmonie de cet ensemble a été relevé par nos visiteurs, tout en notant le défi constant que cette unité représentait. Leurs préconisations sont aujourd’hui mises en œuvre par l’actuelle équipe du séminaire avec à sa tête le Père Benoit Moradei à qui je renouvelle ma confiance : projet d’affiliation à la faculté catholique de Lyon, projet de formation inter-séminaire de Provence, amélioration du suivi et du discernement des séminaristes, etc. Autant de points d’améliorations pour un équilibre toujours plus fécond.
C’est bien la provenance des vocations et la pluralité des parcours de formation qui ont pu poser question à Rome (et non des questions de mœurs comme peut-être certains ont pu le craindre), tout comme la composition diversifiée de notre presbyterium (l’ensemble des prêtres du diocèse) ou encore la présence de nombreuses communautés avec parfois la difficulté pour le Diocèse de les accompagner et de les intégrer. La place du monde traditionaliste dans notre séminaire et dans le Diocèse constitue également un des points sensibles relevés par les congrégations romaines. J’ai toujours cherché à intégrer ce courant, au sein d’une véritable communion ecclésiale, en fidélité avec le Saint Père, et avec le magistère romain, en particulier le concile Vatican II. La diversité des sensibilités et des charismes de nos communautés participe, avec votre active contribution à insuffler un réel dynamisme pour l’annonce de l’Évangile. Se faisant, je me situe dans la ligne des choix pastoraux portés par mes prédécesseurs, Mgrs Barthe et Madec. Le maillage ecclésial de proximité de notre Diocèse est assez dense, compte tenu de la présence sur le terrain de nombreux prêtres dont la moyenne d’âge est relativement basse. De même, les communautés religieuses bien vivantes, dont certaines effectivement viennent de l’étranger, apportent un témoignage évangélique et un souffle missionnaire édifiant et stimulant. Je pense par exemple aux sœurs argentines qui tiennent le sanctuaire de Saint-Joseph du Bessillon à Cotignac, ou encore aux sœurs brésiliennes d’O’Caminho qui servent les plus démunis dans le centre de Toulon. L’ensemble des communautés de notre Diocèse doit faire l’objet d’un suivi encore plus régulier. Nous avons un délégué épiscopal pour la vie consacrée chargé de cet accompagnement. Certaines communautés ou associations de fidèles disposent d’un délégué propre.
Les fragilités, les échecs, les difficultés observées dans certaines de ces communautés nous imposent toujours plus de vigilance. En 22 ans d’épiscopat, j’ai pu faire des erreurs de discernement dans leur accueil ou l’accompagnement de leurs membres, comme dans celui de certains prêtres du Diocèse. A tous ceux qui ont eu à en souffrir, je demande sincèrement pardon. Avec votre aide à tous, il nous faut certainement progresser et améliorer notre façon de concilier audace et prudence, liberté et responsabilité, et prendre toutes les mesures qui s’imposent.
Alors que nous restons dans l’attente des décisions romaines, nos cœurs eux demeurent en prière et en confiance. Nous continuons de servir fidèlement l’Église. Chacun reste investi dans ses responsabilités là où le Seigneur Lui-même l’a placé.
Pour ma part les prochaines semaines seront mises à profit pour réfléchir à améliorer différents axes de gouvernance dont notamment trois qui me tiennent à cœur :
- Renforcer les modalités de suivi des différentes communautés accueillies. Nous disposons depuis 2 ans d’une charte Saint Léonce qui développe les conditions d’accueil et de suivi de nos prêtres et communautés et dont il convient d’accompagner la mise en œuvre.
- Fluidifier les relations entre les différentes sensibilités liturgiques, travailler à l’unité et à la communion autour du Magistère de l’Église.
- Renforcer par une présence fraternelle plus grande de ma part, le travail accompli par les 250 prêtres qui œuvrent pour l’animation pastorale de notre Diocèse. Dans cette perspective, nous allons organiser un grand cycle de visites pastorales sur tout le territoire du Var qui se déroulera à partir de la rentrée prochaine.
Je redis avec vous tous, clercs, religieux et fidèles laïcs, notre attachement indéfectible au Saint-Père et notre confiance en la sainte Providence, pour traverser cette période délicate.
Que le Seigneur Jésus et sa Mère la Sainte Vierge Marie guident notre Diocèse et lui permettent de déployer sa mission avec joie et persévérance pour le service du Peuple de Dieu et pour rejoindre celles et ceux qui ne connaissent pas encore la joie de suivre le Christ, de l’aimer et de le faire aimer.
+ Mgr Dominique REY
Évêque de Fréjus-Toulon
On se croirait en URSS à l’époque des grands procès de Moscou…
Il aurait mieux valu que Mgr Rey n’écrive pas un texte de cette nature qui fera sûrement rougir Jésus-Christ.
Les prélats de l’Eglise catholique sont décidément tombé bien bas,
Il serait urgent d’écrire à ces séminaristes pour leur dire notre soutien et notre prière. RC veut-il préparer une initiative en ce sens ?
Le St Curé d’Ars disait « C’est au combat que l’on reconnait les bons soldats, pas lorsqu’ils sont en garnison… »
Je n’ai aucun doute que Mgr Rey sera à la hauteur de l’épreuve qu’il va devoir traverser. Le diocèse en sortira grandit. Cela permettra aussi à beaucoup de comprendre l’URGENCE de prier pour le Saint Père, qu’il ouvre enfin les yeux sur ce qu’il est en train de faire…
Bel exemple de fidélité à l’Église, d’humilité et de vertu d’espérance malgré les interrogations légitimes que suscite la décision de Rome. Merci Monseigneur et bon courage.
à Laïc, fidélité,
C’est vrai, on peut toujours « brûler un cierge » pour l’actuel Saint-Père…. à condition peut-être qu’il se comporte comme tel.
Mais je pense qu’il vaut mieux prier pour les prélats, dans leur ensemble, tant beaucoup et pas des moindres se sont dégradés eux-mêmes, et avec eux, nous-mêmes, à la plus grande honte de Jésus-Christ.
Magnifique profession de foi de cet évêque a qui on veut retirer les responsabilités alors que Traditionis Custodes veut leur en rendre..
Ce que Mgr ne peut pas signaler, c’est que les évêques qui professent ouvertement que l’Eglise est dans l’erreur (sur l’accès au sacerdoce, le mariage, ou autres sujets médiatiques), ou ceux qui laissent leurs prêtres bénir des unions homosexuelles ne bénéficient, eux, d’aucune aide pour s’améliorer et d’aucun retard dans leurs ordinations.
L’injustice est flagrante et scandaleuse et ne peut que faire douter de l’autorité des responsables ecclésiaux….
Mgr Rey,
Tenez bon !
Le pape François erre indubitablement.
Cet abbattage d’arbres féconds est stratégique. C’est une tactique bergoglienne visant à laisser le champs libre pour la synodalité à teinture allemande.
Pourquoi les épiscopes prosynodaux d’un peu partout ont-ils la liberté de saper la doctrine ?
François veut rappeler aux gens de Foi qu’il est le pape de l’ivraie.
Pourquoi l’Eglise est-elle préoccupée en premier par la chasse aux tradis ? Plutôt que de chercher comment refaire de l’enseignement scolaire libre un vecteur d’évangélisation et de voir aussi comment évangéliser les musulmans.
L’Eglise se trompe de priorité.
Merci Monseigneur d’être à l’écoute des différentes sensibilités, c’est plus difficile que l’entre soi et sûrement plus charitable à mon humble avis. Nos prières pour vous et pour les ordinands dans l’attente
On peut prier pour que le Seigneur éclaire ce grand évêque Il faut que ce Diocèse continue à être un phare pour l’Eglise.
Tout notre soutien aux actions fécondes de votre diocèse. Le Christ a résisté aux prélats du Sanhédrin et les a combattu. il serait temps que le Saint Père observe ce qui se passe en France: les vocations existent beaucoup plus dans les communautés exigeantes et dites traditionnelles, alors que les diocèses se vident et des fidèles et des vocations.
Prions en effet pour Mgr REY. Il a la chance d’avoir une communauté tradi très dynamique. en effet qui va dans les zones mususlmanes pour apporter la Bonne Nouvelle? Qui va sur les plages pour éclairer les vacanciers. Ce sont les frères de la Miséricorde Divine qui est une communauté tradi. Mais il ne faut surtout pas convertir les gens dans l’erreur musulmane ni les personnes perdues. Cela risquerait d’énerver les 3 points.
Des arguments pitoyables pour un évêque qui se croyait intouchable! Le Saint-Siège devrait dilligenter de telles enquêtes dans tous les diocèses de France, car il y règne un état d’esprit qui n’est plus chrétien: certains membres du clergé qualifient la Bible d’écrits anciens pour justifier leurs actes délictueux, et le dimanche ils vont à la messe pour prêcher! Ils prêchent quel Dieu, n’est-ce pas celui de la Bible? L’essentiel n’est pas d’ordonner les prêtres mais de veiller à ce qu’ils aient une bonne moralité et une bonne formation théologique.
Bravo pour vos commentaires ! Ayant été également choqué par ce texte de Mgr Rey (que j’avais par ailleurs en grande estime), j’ai envoyé hier un message en ce sens à l’évêché de Fréjus-Toulon. Concernant celui de Marseille …. peine perdue, les carottes sont cuites !
Il faut avoir la santé pour faire de l’équilibrisme depuis 22 ans…