RTL à son tour s’intéresse à la façon dont les diocèses français ont contribué à ce qui semble être le premier appel du fonds SELAM, pour 20 millions d’euros.
Le diocèse de Reims a contribué avec des legs laissés par des prêtres abuseurs, et mis en réserve par le passé. La communicante du diocèse Sixte-Anne Rousselot explique ainsi : “le montant des legs de quatre prêtres mis en cause dans des affaires de criminalité depuis 1950, qui avaient fait de l’Association diocésaine de Reims leur héritière. (…) Donc, on a reconstitué les montants et les équivalents et on est arrivé à une somme de 357.400 euros qu’on a donc versée au Fonds SELAM en décembre dernier“.
RTL précise que “les diocèses de Nevers, de Bordeaux ont aussi reversé des sommes léguées par des prêtres abuseurs”. Nous avions déjà mentionné dans nos colonnes le cas du diocèse de Quimper qui a lui aussi reversé au fonds SELAM deux legs de prêtres abuseurs, clairement identifiés comme tels dans leurs comptes à l’époque.
Dans le diocèse d’Evreux, outre un don personnel de Mgr Nourrichard, évêque, au fonds SELAM, 73.544 € légués par des prêtres abuseurs ont aussi été reversés au fonds SELAM. Le diocèse de Coutances a lui aussi décidé de recourir à la même solution, sans donner plus de détails – 190.000 euros en tout ont été versés par le diocèse.
Dans le diocèse de Rouen, au moins 73.000 des 200.000 € versés par le diocèse au fonds SELAM proviennent de legs faits par des prêtres reconnus coupables d’abus.
Il y a un abus de pouvoir de la part de ces diocèses: Ce legs ont été faits à l’Eglise, quels que soient leurs donateurs et leurs turpitudes, et non en réparation de ces dernières.
Si ces donateurs sont maintenant décédés, l’action réparatrice des donateurs (pour autant qu’ils en aient eu l’intention) est éteinte. Ce n’est pas à l’évêque de la détourner de son but initial.
La seule “réparation” acceptable eut été l’emprisonnement de ces prêtres pervers et la fin de leur jours dans une vie de contrition et de pénitence pour le salut de leur âme.
L’argent peut il racheter le mal qu’ils ont fait à leurs victimes? Certainement pas.
Bonjour Monsieur.
A priori non – du moins en ce qui concerne Quimper, mais la pratique est commune à d’autres diocèses. Ces legs ont été faits à l’Eglise dans le but de verser, un jour, des indemnisations, et fléchés tels quels (intention du don et don précis, pas “noyé” avec d’autres) à l’époque.
Leur versement au fonds SELAM ou à tout autre cadre indemnitaire semble donc parfaitement régulier.