Un lecteur du Forum Catholique signale le dernier éditorial de Denis Crouan sur le site de l’association Pro Liturgia qu’il dirige depuis sa fondation en 1988.
L’Association “Pro Liturgia” oeuvre pour que, conformément au Droit canonique, les décisions prises à la suite du concile Vatican II en matière de liturgie soient connues et appliquées dans les paroisses. Son but est de favoriser la mise en oeuvre de célébrations dignes et pleinement conformes aux livres officiels, y compris, quand les fidèles ont font la demande ou qu’une occasion se présente, sous leur forme latine et grégorienne, comme le recommande l’Eglise. Concrètement l’association a notamment essayé de favoriser la messe de Paul VI en latin (telle qu’elle a été promulguée en 1969) et le chant grégorien.
Denis Crouan fait le constat que le clergé continue à massacrer la liturgie de l’Eglise et que les récentes décisions (y compris le Motu Proprio sur la célébration de la messe de Saint Pie V) montrent malheureusement qu’il ne faut pas attendre de changement. Il décide de mettre un terme aux activités de son association.
Demander au clergé actuel que soit respectée la liturgie de l’Église conduit à perdre son temps : avec une obstination souvent doublée d’une profonde inculture, ceux qui occupent les places d’où ils sont censés enseigner, précéder, et conduire les fidèles – à tous les niveaux dans l’Eglise, du pape au simple curé de paroisse – semblent vouloir systématiquement saboter le culte divin d’une façon qui demeure parfaitement incompréhensible.
Il faut se séparer de ce clergé qui depuis des années s’emploie à imaginer avec une inexplicable persévérance des célébrations liturgiques qui ne rassemblent plus que des naïfs, des « suivistes » qui placent leur besoin de convivialité et de sentimentalisme avant toute préoccupation de vérités de foi et de sens liturgique au point de les oublier, voire de les nier et d’en priver ceux qui en éprouvent le besoin.
Il faut quitter un clergé et des pratiquants qui se trouvent confortés et rejoints dans leurs attitudes par des évêques qui s’égarent dans des lectures biaisées des textes magistériels (comme le prouvent leurs façons de lire et d’appliquer aussi bien le concile Vatican II que le Motu proprio « Traditionis custodes » du pape François).
Que ceux qui veulent continuer à faire des scoubidous ou des coloriages et à chanter des niaiseries au cours de messes tantôt kitch tantôt fadasses le fassent en toute liberté : ils ne transmettront rien aux générations futures.
Que ceux qui veulent s’attacher à la raideur des chasubles ou aux dentelles des aubes qui sont la marque de fabrique de célébrations faussement « traditionnelles » le fassent s’ils y trouvent leur bonheur : par les temps qui courent, chaque façon de célébrer la liturgie doit être considérée comme acceptable.
Que nos évêques qui veulent se faire les hérauts d’une pastorale hors sol qui n’a jamais rien produit le fassent si ça leur donne le sentiment d’être à la hauteur de leur mission : les extravagances dont ils sont capables et qui n’étonnent plus ne sont pas encore épuisées.
Que le pape Bergoglio veuille davantage s’intéresser à Luther et à Pachamama qu’à la doctrine et la morale de l’Église, c’est son choix : un choix que chacun est en droit d’estimer regrettable et plus que risqué.
Quoi qu’il en soit, tout cela, cette façon dont se présente l’Eglise et sa liturgie n’a plus aucun intérêt pour le simple fidèle qui souhaite échapper aux trahisons d’un clergé qui se complait dans la gestion de paroisses vides et où ne vibrionnent plus que des « laïcs engagés » qui prétendent « animer » des liturgies qui sont, au mieux, des soupes tièdes qu’on avale par esprit de sacrifice, au pire des poisons pour la paix intérieure et l’équilibre psychologique.
Certes, il reste des havres de paix que sont les monastères qui ont résisté au vent du modernisme et qui ont reçu et appliqué Vatican II avec foi et intelligence. Mais un monastère, s’il peut être un lieu occasionnel de ressourcement, n’est pas le sanctuaire paroissial qu’un fidèle laïc doit normalement fréquenter en étant assuré d’y vivre et d’y alimenter sa foi dans le silence et la contemplation.
Pour se détacher de cette situation ecclésiale devenue délirante et toxique au point de nuire à la paix intérieure et à la foi catholique, il a été décidé de mettre un terme à l’ « aventure » de Pro Liturgia. La situation actuelle et sans avenir, entretenue par un clergé en partie erratique et des laïcs qui ont accepté d’être déboussolés au point de ne plus s’interroger sur ce qu’on leur fait faire au cours des messes, l’exige.
Le mot d’ordre de nos évêques est qu’il ne faut confier de messes ni aux “traditionalistes” ni aux fidèles qui respectent les décisions de Vatican II en matière de liturgie mais uniquement à ceux qui malmènent le culte divin. Par conséquent, essayer de discuter avec ces pasteurs mitrés dont la logique est impénétrable fait perdre du temps (et parfois même la foi).
Si nous ne partagions pas forcément les mêmes vues que Denis Crouan sur la liturgie puisque nous sommes attachés à la messe traditionnelle, nous lui reconnaissons un soucis commun pour la liturgie bien célébrée, empreinte de sacrée loin des dérives des 50 dernières années.
Bon, c’est bien que DC comprenne enfin ! Bravo à lui de se rendre compte que la fidélité aux rubriques, au latin, au grégorien, etc… et même à La Liturgie n’intéresse pas les évêques.
Chacun comprend à son heure… DC se rend compte que Paul VI a fait en mars 1965 – soit 1 ans et 4 mois après Sacrosanctum Concilium et sans attendre la fin du concile Vatican II – le sacrifice de la langue latine pour la Liturgie ! ‘Cela est pour vous, fidèles, afin que vous sachiez passer de l’état de simples spectateurs à celui de fidèles participants.’
Voilà DC devenu un participant sans voix !
Vous êtes trop “gentils” à RC.
D’accord pour que D. Crouan ait une tribune mais que vaut une telle rhétorique visant à défendre Vatican II coûte que coûte alors que ce Concile dans sa lettre (ou presque) prend l’eau de toute part aujourd’hui avec tout ce qu’il a pu cautionner en corruption et dégradation du message du Christ , notamment sur le plan liturgique ?
Pourtant, Denis Crouan continue à proclamer qu’en soi Vatican II est une excellente chose
Si le pape voulait vraiment accueillir la spiritualité traditionnelle dans le novus ordo, il aurait soutenu ce genre d’association. Au contraire, il les piétine. Son objectif est donc bien de vider l’Église des traditionnalistes toutes obédiences confondues.
Vous pouvez retrouver Pro Liturgia sur le site “Belgicatho”. Sous une forme quelque peu différente.
Denis Crouan a mis cinquante ans pour comprendre que la liturgie de Paul VI est incompatible avec la sauvegarde de la Sainte Messe. On a connu des gens qui réfléchissaient plus vite.