Comme d’autres diocèses, celui de Lyon va vendre des biens pour verser de l’argent au fonds SELAM, chargé par la CEF de redistribuer des indemnités aux victimes des abus sexuels du clergé – en dehors de tout cadre judiciaire, cela soit dit en passant.
Le Progrès a posé la question au diocèse, et n’a obtenu qu’une seule réponse : l’inventaire des biens immobiliers est en cours. On apprend au passage que le patrimoine du diocèse s’élève à 60 millions d’euros – une somme qui semble relativement faible, voire sous-évaluée au vu du prix des biens sur Lyon et agglomération, fort prisés malgré le prix – le Progrès du même jour indique qu’une maison louée 12.000 euros par mois à Saint-Didier au Mont d’Or a trouvé preneur le jour même où l’annonce a été postée.
Cependant le journal lyonnais rappelle qu’en 2005, le diocèse a divisé son patrimoine immobilier par deux en cédant “un immeuble de Gerland à Habitat et Humanisme, un autre de la Guillotière à une école catholique, ainsi que le collège des Lazaristes. Le séminaire de Sainte-Foy avait été, lui, promis à une opération de promotion immobilière, le tout pour un peu plus de 16 millions d’euros. Dans la foulée, trois sites avaient bénéficié de rénovation : le domaine Lyon Saint Joseph, le séminaire provincial de Lyon et la maison Saint-Jean-Baptiste, avenue Adolphe Max dans le Vieux Lyon“.
Le diocèse reste cependant à la tête de 20.000 mètres carrés de biens, dont cependant 27 églises construites après 1905 dans le diocèse, principalement à Lyon et sa banlieue. “La basilique de Fourvière, son statut est particulier car elle n’appartient ni à l’Eglise, ni à l’Etat ni à la ville de Lyon, mais à la fondation privée de Fourvière qui en assure la gestion et l’entretien”.
Le Progrès indique encore que 14 victimes du père Preynat ont été indemnisées à hauteur de 169.500 € par un fonds exceptionnel du diocèse de Lyon, à partir de “fonds récoltés en quelques mois auprès de ”donateurs ciblés” via une association dédiée […] abondé uniquement à hauteur des moyens demandés par le tribunal ecclésiastique“. Sept autres victimes, indemnisées par la justice civile, “n’ont pas été indemnisées et ont été invitées à saisir la nouvelle instance d’indemnisation installée par la CEF” qui n’est autre que le fonds SELAM.