Qui se ressemble s’assemble. La fausse abbaye de Tarasteix – qui a localement une réputation assez sulfureuse et n’a jamais été canoniquement érigée, a rejoint depuis le 1er décembre une fausse église schismatique, la Petite Eglise apostolique vieille catholique, et figure parmi ses “monastères” et “congrégations” dont les noms ronflants cachent mal l’absence totale de liens avec l’Eglise catholique romaine.
Cette église schismatique prétend s’inscrire dans la succession des chrétiens qui ont refusé le Concordat dans l’ouest de la France (Petite Eglise) et de ceux qui ont refusé la condamnations du jansénisme puis le dogme de l’infaillibilité pontificale (Eglise d’Utrecht et Vieux-Catholiques).
Le primat de cette pseudo-église jugé pour blanchiment
Par ailleurs le “primat” autoproclamé de cette église, le belge Christian Verstraete, a été jugé en Belgique dans une affaire où une fidèle de la région de Saint-Malo, approchée par un “évêque” autoproclamé, Mgr Albéric (Yves Lerognon à l’état civil) a été transférée en Belgique dans une maison de retraite gérée par une proche d’un soi-disant “prêtre” de cette fausse église et où un chèque avec une signature falsifiée de cette fidèle a été fait au soi-disant évêque pour 230.000 euros.
Le Télégramme revient sur le versant français de l’affaire, et le jugement d’Yves Lerognon :
“C’est à ce titre qu’Yves Lerognon, alias père Antoine, 71ans, a été amené à consacrer de son temps à cette octogénaire de Dinard (35), disposant au passage de sa demeure et de son (confortable) compte bancaire. Cette dame, décédée en décembre2010, ne s’était mariée qu’à51 ans. Veuve en 2005, elle n’a jamais eu de rapports sociaux et vivait seule et déprimée. Fort de sa mission apostolique, le père Antoine venait alors lui apporter le réconfort moral dont elle avait besoin. Il lui imposait aussi, «pour son bien», une hygiène alimentaire qui, en moins de deux ans, l’a fait passer de 60kg à 43kg. Contre l’avis de son conseiller financier, l’octogénaire avait été jusqu’à signer un chèque de230.000EUR à l’ecclésiastique, soldant ainsi son compte.
En décembre2007, la malheureuse est découverte mourante à son domicile. Il n’y a plus de meubles, elle est sur un matelas posé à même le sol, dans un état déplorable. Quelques jours plus tard, contre l’avis médical, le père Antoine la retire de l’hôpital et décide de la placer en maison de retraite dans la Manche. Tout compte fait, après un voyage en voiture, cachée sous une couverture, c’est en Belgique qu’elle entre dans une résidence de retraite, elle qui n’a jamais quitté Dinard! Elle ne reverra plus le père Antoine. Elle décède en 2010. Entre-temps, sa maison de Dinard a été vendue 250.000EUR. «On ignore à ce jour où est passé l’argent», a remarqué la présidente, avant de questionner le prévenu sur la nature de ses revenus. «Notre Église vit de dons», s’est-il contenté de répondre, profitant ensuite du temps du délibéré pour quitter le tribunal. Il n’entendra donc pas sa condamnation à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis”.
Mise en garde de l’évêque de Tarbes-Lourdes en février dernier
En février dernier, Mgr Brouwet mettait en garde les fidèles au sujet de la fausse abbaye de Tarasteix :
A la suite d’une enquête canonique j’interdis à l’Abbé Jean-Claude Mercier, installé depuis 1977 dans l’ancienne abbaye de Tarasteix sans l’autorisation de son évêque de Djibouti et des évêques de Tarbes et Lourdes, de célébrer les sacrements.
Cette interdiction s’applique aux deux prêtres habituellement présents dans ce bâtiment, les abbés José Jorge Pala-Dominguez originaire d’Equateur et Alexis Rakotondratsara de l’île de Madagascar.
Je mets en garde tous les fidèles et les pèlerins de passage en leur conseillant de ne pas se rendre dans cette ancienne abbaye et de ne pas la financer.
J’ajoute que l’Abbé Mercier, n’ayant aucune mission de l’Église catholique depuis 44 ans, ne peut pas agir ni recevoir quiconque en son nom.
Fait à Tarbes, le 25 février 2021 + Nicolas Brouwet, Évêque de Tarbes et Lourdes
L’abbé Mercier excommunié ?
Ordonné prêtre dans le diocèse de Djibouti le 30 mai 1970, l’abbé Mercier, en rejoignant une structure qui n’est pas en lien avec l’Eglise catholique romaine, s’est placé dans une situation d’excommunication de fait (latae sententiae) en vertu du canon 1364 : ” L’apostat de la foi, l’hérétique ou le schismatique encourent une excommunication latæ sententiæ, restant sauves les dispositions du can. 194, § 1, n. 2 ; il peut de plus être puni des peines dont il s’agit au can. 1336, 1, nn. 2-4.”
Les donateurs de l’abbaye – ainsi que diverses structures religieuses bien catholiques, elles, reçoivent régulièrement le bulletin de la fausse abbaye, rempli de textes religieux empruntés ça et là – leurs auteurs seraient d’ailleurs bien étonnés de se retrouver dans la publication d’une structure qui usurpe le titre d’abbaye – et d’appels aux dons. Seront-ils mis au courant que l’oeuvre Notre-Dame de l’Espérance pour laquelle ils sont appelés à donner n’a plus rien de catholique ?