Dans l’éditorial de la dernière lettre aux Amis du Monastère (n°180, 24 novembre 2021), Dom Louis-Marie, abbé de l’abbaye Sainte Madeleine du Barroux, revient sur le rapport de la CIASE :
PRUDENCE !
Pardonnez-moi d’aborder le terrible drame des abus commis par des consacrés et des laïcs sur de jeunes enfants. Mon propos n’est pas de discuter des chiffres, mais de donner quelques solutions traditionnelles. Il est plus important, en effet, de retrouver des principes solides pour lutter contre ces crimes que de discuter des chiffres (ils sont invérifiables !). Pour m’en persuader, il m’a suffi de lire les témoignages des victimes publiés par la commission dirigée par M. Sauvé. J’ai d’ailleurs rencontré celui-ci à Ligugé, lors de la réunion des abbés, et il nous a donné à tous l’impression d’une belle honnêteté dans ses réponses à nos questions. Sa dernière parole a été de nous confier combien il avait été aidé par la lecture du Porche du mystère de la deuxième vertu, qu’une amie lui avait offert, mesurant l’épreuve spirituelle de ce genre d’enquête.
À mon avis, le plus urgent est aujourd’hui le devoir de réparation vis-à-vis des victimes. Saint Benoît insiste très fortement sur le devoir du délinquant de réparer, et sur la responsabilité des autorités de veiller à ce que la réparation soit effective. Saint Benoît précise que c’est non seulement au nom de la justice, mais aussi en raison du grand risque de scandale pour la communauté. Le scandale est vu par lui non pas sous l’angle de l’image de marque de l’institut, mais sous celui du mal qui en résulte pour les âmes, qui pourraient croire que, le mal commis n’ayant pas été réparé, il n’est finalement pas si grave.Lorsqu’une barrière est brisée, il faut la réparer, sinon on finit par croire qu’elle n’a jamais existé ! La réparation est donc toujours une urgence. À l’avenir, le plus important est que ces horreurs ne se reproduisent plus. Par conséquent, le discernement de la vocation est crucial.
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