Un philosophe se voit donner, au nom de la liberté d’expression, une tribune dans le Monde où il appelle à “dissoudre l’Eglise Catholique” (et supprimer le Concordat en Alsace-Lorraine) suite au rapport de la CIASE et aux abus sexuels du clergé. Cependant, on apprend qu’il donne des conférences pour l’Université maçonnique, à Neuilly-sur-Seine, dont l’entrée est “réservée aux frères et soeurs de toutes obédiences“.
Dans le Monde, le “philosophe et humaniste” Vincent Cespedes assène, lyrique : “seule cette solution paraît salutaire et digne, au regard de la République comme de la foi. Ce que perd un enfant violé par une personne garante à ses yeux de l’autorité morale, un prêtre prédateur appelé « père », ce n’est pas son seul présent, où tout s’effondre, c’est aussi l’avenir, qui ne devient plus possible autrement que dans la peur et la méfiance, et c’est aussi le passé, où tout ce qui faisait certitude et se voulait rassurant devient duperie et mensonge.”
Avant de se déclarer : “Dissoudre l’Eglise en France paraîtra comme « naïf » ou « utopique » à tous ceux qui ont été biberonnés au narratif cocorico de la France « fille aînée de l’Eglise », avec ses clochers en patrimoine génétique. L’utopie et la naïveté se situent pourtant de leur côté.”
Si ce type de tribune est une application de la liberté d’expression et ne sont qu’une méchante et mauvaise paraphrase des appels à la dissolution de l’Eglise, voire au meurtre de prêtres (notamment dans la Raison le 21 décembre 1902, qui est une publication de libre-penseurs), qui paraissaient régulièrement dans le journal anticlérical la Lanterne et bien d’autres feuilles à la fin du XIXe siècle, il n’est pourtant pas difficile de savoir quels ressorts animent la démarche de ce “philosophe“.
Le 20 avril 2018 dans le cadre de l’Université Maçonnique Vincent Cespedes donne une conférence sur l’axiologie – le domaine des valeurs morales – au grand Temple [maçonnique] du Suprême Conseil pour la France, boulevard Bineau à Neuilly. L’entrée est “réservée aux frères et soeurs de toutes obédiences et tous grades“, autrement dit aux franc-maçons, quel que soit leur degré d’initiation et leur loge.
Vulgarisateur de théories philosophiques, admirateur de l’ambition et de “l’humanisme grandiose“, Vincent Cespedes – qui ignore délibérément le droit et la raison – n’a pourtant pas assez de courage, visiblement, pour aller au bout de ses idées et demander la “dissolution” d’une autre religion, par exemple pour la mémoire de Charlie et des morts du Bataclan.
Le 26 juillet 2006 cet “hongrois par sa mère et espagnol par son père, né à Oran […] enseignant de philosophie de 32 ans devenu essayiste et romancier” expliquait sa vision de la France, toujours dans le Monde : “je me sens en France comme un nomade. Je reste dans mon appartement, à Paris, depuis cinq ans, et j’ai l’impression de ne pas être fixé, de ne pas être ancré. C’est ce sentiment qui donne un rapport presque sensuel au pays. On est toujours en partance“, estimait celui qui encensait quelques lignes plus loin la “mixité amoureuse” de la France [autrement dit le métissage] et comme style de femme, “une femme métissée, courageuse, une féministe“.
Du succès commercial Lancôme au doux parfum de la manipulation?
Dans un article du 23 juin 2015, Socrate s’habille en Prada, sur les collaborations des marques du luxe avec des penseurs et philosophes pour “mieux légitimer leurs prix aux yeux d’une clientèle élitiste“, introduisait de façon dépassionnée Mathilde Aubier, Le Monde rappelle une autre facette de la vie du “philosophe humaniste” :
” en pleine crise économique mondiale en 2008, Lancôme, filiale [de l’Oréal] avait sollicité Vincent Cespedes – spécialiste des relations interpersonnelles – pour le lancement de son parfum La Vie est Belle. “Nous lui avons demandé sa définition du bonheur pour une femme aujourd’hui”, rapporte David Souffan, directeur général adjoint de la communication globale chez Lancôme International.
En affirmant que “le bonheur choisi des femmes” était devenu une “option philosophique radicale, aux antipodes du bonheur espéré de leurs soeurs aînées et du bonheur ascétique de leurs mères”, il avait “mis des mots sur des tendances, permis de confirmer, affiner, ou orienter nos intuitions”, souligne David Souffan. L’entreprise avait eu parallèllement recours à des sémiologues, des anthropologues, des bureaux d’étude.
Cinq ans plus tard, Vincent Cespedes a publié chez Larousse une magique “Etude du bonheur”. Le parfum dont les couleurs sont défendues par l’actrice Julia Roberts est devenu en moins de trois ans numéro quatre des ventes au niveau mondial“.
Du luxe, Vincent Cespedes est passé aux bas-fond de l’anticléricalisme, et a troqué son ménage chez Lancôme pour la fragrance du caniveau, cette doucereuse odeur de manipulation et de mort. Pourtant, n’est pas expert en manipulation qui veut.
Premier essai en 2017, où il tente de faire croire que Tintin est… en fait une fille. Raté. Second essai en 2019, où il fait dans le woke en tentant la cancel culture pour faire annuler les écrits de Heidegger. Sa tentative pour obtenir l’arrêt de leur étude dans les lycées (pour les remplacer par les siens?) fait un bide, et il se fait mettre au coin avec un bonnet d’âne par le ministre Blanquer – le n’importe quoi règne dans l’éducation nationale, mais pas à ce point.
En 2021, Vincent Cespedes tient le rythme – une manipulation à la mode tous les deux ans, comme une biennale de l’imposture. Jamais deux (ratées) sans trois ?
Avec ou sans Cespedes, la dissolution est déjà “En Marche”…
Evidemment, le rapport Sauvé (à fortes accointances maçonniques, lui aussi) fournit un bon prétexte.
Mais pourquoi ce Vincent Cespedes (qui vient de publier un livre et cherche visiblement à le promouvoir par le seul moyen qui soit à la portée de son talent : faire scandale) pourquoi donc a-t-il choisi le journal “Le Monde” pour lancer son brûlot ?
Chacun sait que “Le Monde ” a été, un temps, partisan résolu de la pédophilie, au point de publier des pétitions en sa faveur.
Il est évident que l’Eglise catholique n’a jamais eu cette doctrine. Les prêtres indignes l’ont été en TRAHISSANT l’enseignement de l’Eglise, et non en le suivant.
Tandis que les milliers de pédophiles qui ont sévi en France depuis les années 1970 n’ont fait que mettre en pratique les recommandations publiques du journal “Le Monde”…
En bonne logique, si Vincent Cespedes voulait VRAIMENT s’opposer à la pédophilie, c’est la dissolution du journal “Le Monde” qu’il demanderait !
Or au contraire, il choisit précisément ce journal pour aller étaler sa pensée…
Il aurait pu en trouver d’autres, mais non : entre tous, il a choisi ce quotidien-là, honteusement compromis avec les pédophiles…
Pourquoi donc ?
Oui, pourquoi ?
Pourquoi, si ce n’est pas pour adresser aux initiés un gros clin d’oeil, bien voyant, manifestant sa complicité ?
Sa cible, ce n’est pas la pédophilie, oh, non, non, non…