Il y a quelques mois le Monastère Sainte-Marie de la Garde (non loin d’Agen), fondation de l’abbaye Sainte Madeleine du Barroux, a été érigé en abbaye. L’abbaye fondée en 2002 compte aujourd’hui une vingtaine de moines. Son jeune père abbé Dom Marc Guillot a répondu aux questions de l’Appel de Chartres (Notre-Dame de Chrétienté)
Quelles étaient les conditions pour que Sainte-Marie de La Garde prenne ce statut officiel d’abbaye ?
Les conditions pour cela étaient finalement assez évidentes : que la vie régulière puisse être menée en conformité avec nos Constitutions ; que l’emplacement du monastère et ses bâtiments soit adaptés pour mener notre vie bénédictine ; que l’espérance fondée de vocations sérieuses et de leur formation de manière convenable soit bien réelle et que la communauté subvienne à ses besoins économiques. Avec le temps, toutes ces conditions ont été réunies. Mais ceci aujourd’hui acquis, une question s’impose ici : à qui devons-nous cette heureuse issue ? À Dieu seul. Le grand maître d’œuvre, au fil des ans, c’est Lui. Le Seigneur a bâti la communauté, l’a faite mûrir afin qu’elle puisse désormais voler de ses propres ailes, et travailler sans relâche à sa seule Gloire.
Comment se déroule la cérémonie de bénédiction d’un père abbé ? Il y a t-il un rituel particulier ?
Les rites de la bénédiction d’un abbé s’apparentent à ceux de la consécration d’un évêque, dont ils transposent les éléments et les prières au cadre du gouvernement d’un monastère. La cérémonie a lieu au cours de la messe et se déroule en deux parties. La partie principale, entre le Graduel et l’Alléluia : l’élu commence par émettre le serment de fidélité requis par le droit, puis suit une série d’interrogations par le Pontife ; on entonne les litanies des saints, l’Evêque chante l’admirable Préface Omnipotens sempiterne Deus au cours de laquelle il impose les mains sur la tête de l’Abbé ; enfin, le nouvel abbé reçoit la Règle, la crosse et l’anneau. Après les postcommunions, l’Abbé reçoit les gants et la mitre, parcourt l’église en bénissant et les moines lui font obédience ; pour finir, il donne sa première bénédiction pontificale. Nous avons vécu là près de trois heures et quart de cérémonie, et personne n’a vu le temps passer. Vraiment, ce fut un jour du Ciel, du moins une sorte d’avant-goût !