Autorisée depuis près d’un an par l’archevêque sortant, le très peu traditionnel Tadeusz Kondrusiewicz (1989 – 3 janvier 2021), la messe mensuelle selon le rite tridentin accordée à Moghilev a été suspendue lorsque le célébrant, peu après le motu proprio Traditionis Custodes, a demandé à poursuivre cette messe. L’administrateur apostolique, Mgr Kazimierz Wielikosielec a refusé et renvoyé la décision au prochain archevêque, lorsqu’il sera nommé.
La plupart des fidèles venaient de Minsk, capitale de la Biélorussie où le motu proprio Summorum Pontificum n’a jamais été appliqué, et la chapelle existante de la FSSPX qui existe depuis le milieu des années 1990 très petite – c’est la seule implantation de la Fraternité en Biélorussie, et celle-ci, qui ne dispose pour l’heure que d’un seul prêtre russophone et de plusieurs autres chargés de s’occuper de la Russie et des Pays Baltes manque tout simplement d’effectifs et de moyens.
Mgr Tadeusz Kondrusiewicz a pris le parti des opposants à l’actuel président Lukachenko, stipendiés et soutenus par la Lituanie, la Pologne et l’UE – ce parti pris, à rebours des équilibres admis en Biélorussie où l’Etat ne se mêle pas des religions, ces dernières ne se mêlent pas du fonctionnement de ce régime illibéral, mais qui n’a pas confiné ou choisi la vaccination obligatoire à rebours de beaucoup d’autres, a énervé le pouvoir biélorusse qui a empêché quatre mois durant, et jusque la veille de Noël, le retour de l’archevêque depuis la Pologne.
Finalement Rome a envoyé un émissaire qui a négocié le retour de l’archevêque pour Noël en échange de sa rapide renonciation – annoncée un dimanche, le jour anniversaire de ses 75 ans – et la nomination d’un administrateur apostolique de plus de 75 ans qui écarte le vicaire général Yuri Kasabutsky, qui lui aussi a pris le parti des opposants au pouvoir, de la gestion du diocèse.